Étude d’un dossier portant sur la connaissance du système éducatif
L’apprentissage de la citoyenneté dans les établissements scolaires.

 

RAPPEL MÉTHODOLOGIQUE

Ce n’est pas un commentaire de documents. En vous appuyant notamment sur les documents, cela signifie que les documents ne sont pas la seule source de travail. Ce n’est pas non plus une note de synthèse. C’est un exercice spécifique.

Le dossier : il s’agit de prendre le dossier dans son ensemble. Le dossier porte sur la connaissance du système éducatif. Le dossier est là pour apporter des éléments de réflexion, pour indiquer des pistes de travail, pour éclairer des points de connaissances et pour donner des points de vue ou des exemples Mais les connaissances nécessaires au traitement de ces données, c’est le candidat qui les apporte.

Il faut :

– trier les éléments pertinents
– resituer certains éléments par rapport aux questions posée
– compléter certains silences (connaissances à apporter)
– faire preuve d’analyse critique.

Le dossier est donc un support, un outil, sur lequel le candidat s’appuie notamment mais pas exclusivement. C’est la réflexion du candidat qui permet d’en utiliser le contenu à bon escient. Ce sont les connaissances du candidat qui permettent d’éclairer certains aspects du dossier.

Des questions : la présence des questions induit une forme précise de réponse. La consigne est claire : répondre successivement aux questions. Le jury attend des réponses séparées avec une identification précise de la question.

Rédiger une introduction et une conclusion : il est inutile de rédiger une introduction et une conclusion communes aux différentes questions. Le risque est de disserter et de perdre du temps.

Objectifs de l’épreuve : apprécier les connaissances du candidat sur le système éducatif et vérifier son aptitude à les mobiliser et à les lier à sa réflexion personnelle.

Les questions sont des prétextes à la mise en jeu de connaissances et à leur mobilisation pour un objectif précis à savoir la réponse directe au problème posé.

Le barème ici est le suivant :

– question 1 : 6 points
– question 2 : 7 points
– question 3 : 7 points

 

RAPPEL DE LA QUESTION  1 (6 points)

L’éducation civique, l’éducation à la citoyenneté : deux expressions, deux réalités. Qu’en pensez-vous ?

 

Les deux expressions ont en commun un terme fondamental, à savoir l’éducation. L’éducation a pour objectif d’assurer le développement physique, intellectuel, moral de l’individu et son intégration dans la société, dans le monde où il est appelé à vivre. La loi d’Orientation du 10 juillet 1989 précise dans son article premier : " Le droit à l’éducation est garanti à chacun afin de lui permettre de développer sa personnalité, d’élever son niveau de formation… de s’insérer dans la vie sociale et professionnelle, d’exercer sa citoyenneté. " La formation du citoyen constitue une composante essentielle de l’éducation et elle est liée à la notion de droit à l’éducation.

Si l’éducation est, par essence civique, l’expression désigne un enseignement réintroduit en 1985 à l’école élémentaire et au collège. Il a été doté d’horaires et de programmes spécifiques. Comme le précise le document 5, l’éducation civique est une formation de l’homme et du citoyen. Au collège, elle répond à trois finalités : l’éducation aux droits de l’homme et à la citoyenneté, l’éducation au sens des responsabilités individuelles et collectives, et l’éducation au jugement. Au lycée, les instructions et programmes actuellement en vigueur ont été rédigés en intégrant l’éducation civique aux autres matières. Il s’agit alors d’un enseignement transversal et interdisciplinaire.

Par conséquent, l’éducation civique est devenue une priorité. Elle ne se limite plus à la seule connaissance théorique des institutions. Son objectif est de faire acquérir aux élèves une morale de la responsabilité Ainsi, l’éducation civique repose certes sur des savoirs (des notions clefs, la connaissance des textes essentiels…) mais aussi sur des pratiques.

Ainsi, l’apprentissage de la citoyenneté revêt des formes différentes et complémentaires : d’une part, un enseignement ; d’autre part, des pratiques individuelles et collectives.

Les initiatives citoyennes (document 3) en sont une bonne illustration. Madame Ségolène Royal, ministre déléguée à l’Enseignement scolaire, est à l’origine de la semaine de lancement. L’objectif est de lutter contre la montée de l’incivisme à l’école et hors de l’école. Il s’agit d’apprendre à vivre ensemble. La note du 10 octobre 1997 définit ce qu’est apprendre la citoyenneté :

– apprendre à vivre ensemble
– comprendre la nécessité du travail et de l’effort
– être capable de donner le meilleur de soi dans l’attention aux autres
– acquérir la possibilité d’exercer des choix de conduite en référence à une morale civique.

Cet apprentissage constitue le complément indispensable de ce qui est enseigné et pratiqué dans les classes. Le document est intéressant dans la mesure où il donne des pistes possibles d’action. En effet, l’établissement peut s’engager dans un travail de réflexion sur le règlement intérieur, la mise au point de chartes de l a vie scolaire.

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RAPPEL DE LA QUESTION 2 (7 points)

Quels sont les structures, les espaces favorisant l’apprentissage de la citoyenneté dans les établissements scolaires ?

 

Être citoyen, c’est être membre d’une communauté politique. Cela implique deux dimensions indissociables : bénéficier des droits que cette communauté apporte mais aussi s’astreindre aux devoirs correspondants (doc. 1). Dans une définition active de la citoyenneté, être citoyen c’est participer au fonctionnement de la cité politique.

En effet, l’établissement scolaire est une cité politique, une micro société, une communauté dans laquelle l’élève est pris dans un système de relations qui joue un rôle important dans le processus d’intégration.

Les espaces, les lieux qui favorisent l’apprentissage de la citoyenneté sont multiples. Tout d’abord, il convient de citer les textes de 1991 sur les droits et obligations des élèves dans les EPLE qui constituent une réelle avancée. Si certains droits leur étaient déjà reconnus (décret du 30 août 1985 relatif à l’organisation administrative et financière des EPLE, la loi d’Orientation du 10 juillet 1989) le mérite de ces textes est d’avoir précisé des concepts. L’exercice de ces droits est progressif du collège au lycée dans lequel on constate une proportion importante d’élèves majeurs. Limité au collège aux délégués élèves, le droit de réunion concerne tous les lycéens. Le droit d’association a été reconnu dans les lycées sous la condition toutefois que l’objet de l’association ne soit ni politique, ni religieux. Sa création est soumise à l’approbation du conseil d’administration. Quant au droit de publication, il est stipulé que les publications peuvent être diffusées dans l’établissement.

La reconnaissance institutionnelle de ces droits, de ces libertés collectives facilite la participation des élèves à la vie de l’établissement. Comme le précise le document 4, il ne faut pas que ces structures restent  " des créations formelles de l’administration ". Il s’agit de rendre les élèves acteurs, de développer la participation et la responsabilité.

En outre, il existe des structures institutionnalisées qui permettent aux élèves d’être représentés dans différentes instances. La fonction et le rôle du délégué répondent à cet objectif. Les délégués sont présents dans les conseils de classe, le conseil d’administration, la commission permanente et donc le conseil de discipline.

Dans les lycées, la réunion de l’ensemble des délégués forme le conseil des délégués (CDE). Ce dernier donne son avis et formule des propositions sur les questions relatives à la vie et au travail scolaires. Il examine à l’occasion de l’élaboration ou de la révision du projet d’établissement les questions suivantes : l’organisation du temps scolaire, les modalités générales de l’organisation du travail personnel et du soutien des élèves, l’information à l’orientation, la santé, l’hygiène et la sécurité, la formation et la fonction de délégué des élèves. Il donne aussi son avis sur le programme des associations qui ont leur siège dans l’établissement. L’institution des délégués et la participation aux diverses instances permettent l’exercice de la démocratie à l’école. Enfin, on peut également noter une évolution, une innovation à savoir la mise en place à la rentrée 1999 dans le cadre du lycée du XXIe siècle, du conseil de la vie lycéenne. " Cette nouvelle instance représente par sa nature paritaire, par ces champs de compétences, par sa nouveauté, la possibilité d’introduire une dynamique de dialogue nouvelle dans les établissements et donc de susciter un regain d’attractivité pour les fonctions électives et la participation des lycéens à la vie de leur lycée ". Il s’agit d’une instance décisionnelle, de propositions et d’avis.

Enfin, certains espaces destinés à tous les élèves développent le sentiment d’appartenance. Il convient d’évoquer le foyer socio-éducatif ou la maison des lycées. Le FSE permet d’offrir aux élèves des activités relevant de champs d’intérêt divers, de les faire intervenir dans les décisions, dans l’organisation des activités, dans le fonctionnement et la gestion même de l’association. Il s’agit d’amener les élèves à être pleinement partie prenante de la vie du FSE, de favoriser le développement du sens de la responsabilité et du jugement. L’action du FSE s’inscrit dans le projet d’éducation à la citoyenneté.

Quant à l’association sportive elle a une double finalité : faire pratiquer des activités physiques et sportives à des élèves volontaires et permettre un apprentissage de la vie associative par l’exercice de responsabilités et par l’engagement des élèves dans l’organisation des activités de l’association.

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RAPPEL DE LA QUESTION  3 (7 points)

Le conseiller principal d’éducation et la formation du citoyen.


L’éducation à la citoyenneté concerne, sans nul doute, l’ensemble de la communauté éducative. Elle ne saurait être l’affaire d’un spécialiste qu’il soit enseignant en histoire-géographie ou CPE. Néanmoins, le CPE, par sa mission et sa place dans l’établissement joue un rôle fondamental dans la formation du citoyen.

La circulaire du 28 octobre 1982 est très claire puisqu’il est écrit : " l’animation éducative : relations et contacts directs avec les élèves sur le plan collectif et sur le plan individuel ; foyer socio-éducatif et organisation du temps de loisirs (clubs, activités culturelles et récréatives) ; organisation de la concertation et de la participation (formation, élection et réunions des délégués élèves, participation aux conseils d’établissement). "

La formation des délégués est de la responsabilité du CPE. Il doit informer, sensibiliser et motiver ses collègues afin d’assurer une réelle information et formation. Cette formation a pour objectif de préparer les délégués à leur fonction, de les aider à accomplir leur mandat dans les différents conseils, commissions ainsi que dans le quotidien de la fonction. La circulaire du 5 avril 1991 précise les quatre objectifs généraux de la formation à savoir :

– la formation civique
– le droit d’expression et l’apprentissage de la responsabilité
– la connaissance de l’établissement et de l’environnement
– le fonctionnement de l’établissement.

Cette formation a été initiée en 1983 par une équipe de chercheurs sur la vie scolaire de l’académie de Grenoble.

Pour mettre en place une formation des délégués, le CPE peut s’appuyer sur un certain nombre d’outils élaborés par Pierre Jourdan et l’équipe du CRDP de Grenoble. Il peut également utiliser les ressources de l’AROEVEN.

En outre, la vie socio-éducative constitue un espace privilégié pour faire participer massivement et directement les élèves. Elle contribue sous une autre forme à l’apprentissage de la citoyenneté En effet, la mise en place d’un club Tiers Monde est l’occasion de responsabiliser les élèves. Collecte, emballage, expédition de paquets permettent aux élèves de s’engager, de participer à une action collective de solidarité et de fraternité. Le CPE peut apporter sa contribution par une aide et des conseils.

Enfin, l’établissement scolaire est un espace où l’élève est confronté aux obligations. Le CPE, dans l’exercice quotidien de sa fonction, est amené à rappeler les règles de vie, les obligations, les limites. Par ces rappels individuels et collectifs, il contribue à faire prendre conscience à l’élève de la nécessité de respecter un certain nombre de règles de vie collective. Cet apprentissage participe à la construction de l’élève et favorise son intégration dans l’école et d’une manière plus globale son insertion sociale.

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