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Philosophe et politologue américaine d'origine allemande (Hanovre 1906-New York 1975). Disciple de Jaspers et de Heidegger, elle fuit le nazisme en 1934 et s'installa en 1941 aux États-Unis. Son œuvre réfute tout déterminisme historique. The Origins of Totalitarianism (1951), dont les trois volumes ont été traduits en français (le Système totalitaire, 1972 ; Sur l'antisémitisme, 1973 ; l'Impérialisme, 1982), lie le développement du totalitarisme à l'antisémitisme et à l'impérialisme du XIXe s.
© Larousse / HER 2000
Biographie en résumé
«Hannah Arendt, née à Hanovre en 1906, a fait ses études
en Allemagne et a suivi ses cours aux universités de Marbourg et de Fribourg,
puis a obtenu un doctorat en philosophie de l'université de Heidelberg.
Cette ancienne élève de Heidegger et Jaspers s'est exilée
en France de 1933 à 1940 avant d'aller aux États-Unis pour y enseigner
notamment aux universités de Californie, de Chicago, de Columbia et de
Princeton. Elle a écrit plusieurs ouvrages dont quelques-uns sont traduits
en français: Condition de l'homme moderne, Calmann-Lévy, 1961;
Eichmann à Jérusalem, Gallimard, 1966; Essai sur la révolution,
Gallimard, 1967; La crise de la culture, Gallimard, 1972; Le système
totalitaire, Seuil, 1972; Du mensonge à la violence, Calmann-Lévy,
1972; Vies politiques, Gallimard, 1974. Elle a collaboré à plusieurs
revues et journaux; pour ne citer que les plus connus: Partisan Review, Commentary,
Review of Politics, Journal of Politics, The New Yorker, Social Research, etc.
Elle est décédée en 1975.»
BENOÎT LEMAIRE, Le renversement des valeurs en politique, Revue Critère, 1978. ©
«Hannah Arendt, une des figures majeures de la pensée contemporaine, dont l'oeuvre, avec une rare clairvoyance, a approfondi des thèmes aussi difficiles que tragiques, tels l'antisémitisme et le totalitarisme.
Le parcours d'Hannah Arendt est unique. Tout au long de sa vie, elle fit preuve d'un oecuménisme assez rare chez les intellectuels de son temps. D'origine juive, bien que non pratiquante, Arendt s'intéressa en philosophe au christianisme. Elle fit ses premières armes intellectuelles en soutenant en 1928 une thèse sur le concept d'amour chez saint Augustin, sous la direction du philosophe allemand Karl Jaspers. Arendt aimait son pays, l'Allemagne, où elle naquit à Hanovre en 1906, et sa langue, encore plus. Cependant, les persécutions des Nazis contre les Juifs l'obligèrent à prendre la route de l'exil en France en 1933, ce qui suscita chez elle une réflexion sur la tradition juive, le judaïsme et le sionisme. Les États-Unis devinrent sa nouvelle terre d'adoption en 1941. Elle devint citoyenne américaine en 1951, après dix-huit années comme apatride. Elle s'éteignit en 1975, laissant comme héritage une oeuvre considérable et un essai inachevé, La vie de l'esprit.»
MARC CHEVRIER, La cité des hommes, avec ou sans Dieu? Hannah Arendt et la question de l'absolu, L'Agora, vol 5 no 3. ©