Guizot, François Pierre Guillaume (1787-1874) Homme politique et historien français, qui fut l'une
des grandes figures |
Né à Nîmes dans une famille protestante, il émigra très jeune en Suisse avec sa famille, après l'exécution de son père sous la Terreur. En 1805, il quitta Genève pour Paris et, à l'issue de ses études, obtint un poste de professeur d'histoire moderne à la Sorbonne. À la Restauration, il rallia le parti du «juste milieu», favorable au libéralisme et à la monarchie constitutionnelle, alors attaquée par les légitimistes d'opinions extrêmes, les «ultras». Il occupa entre 1816 et 1820 d'importantes fonctions dans plusieurs ministères, notamment à l'Intérieur et à la Justice. Après la chute du cabinet dirigé par le duc Decazes, il reprit ses fonctions dans l'enseignement mais fut suspendu dès 1822 en raison de ses critiques contre le gouvernement. Durant le règne de CharlesX, il fut un opposant actif, pourfendant le royalisme réactionnaire dans le journal le Globe, prônant le libéralisme à la tête de la société «Aide-toi, le ciel t'aidera!». En 1830, il participa activement au renversement du roi avant d'être élu député. Le parti de la Résistance, qu'il avait fondé, hostile à toutes concessions démocratiques mais favorable à la monarchie bourgeoise, fut appelé au gouvernement en 1832. Dès lors, Guizot ne quitta plus le pouvoir: ministre de l'Instruction publique de 1832 à 1837, il organisa l'enseignement en favorisant l'ouverture d'écoles primaires dans les communes. Ministre des Affaires Étrangères de 1840 à 1847, il poursuivit une politique de rapprochement avec la Grande-Bretagne. Véritable chef du gouvernement, soutenu par la grande bourgeoisie d'affaires, il favorisa alors l'essor de l'industrie, sans l'accompagner de mesures sociales propres à améliorer la situation du prolétariat urbain. Confronté aux critiques conjuguées des royalistes extrémistes et des républicains, le gouvernement de Guizot devint de plus en plus autoritaire, en particulier à partir de la crise économique de 1846. En janvier 1848, il interdit les réunions politiques de l'opposition, déclenchant un mouvement révolutionnaire que sa démission ne put enrayer et qui aboutit à la fin du règne de Louis-Philippe. Exilé en Belgique puis en Grande-Bretagne, Guizot revint en France en 1849. Il vécut désormais à l'écart du pouvoir, se consacrant à la rédaction de ses mémoires, jusqu'à sa mort en 1874.
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