L'ancêtre des classes relais remonte à 1949 et avait pour dénomination : classe d'adaptation. Depuis 1985 d'autres projets expérimentaux ont vu le jour : auto-école, DSA (dispositif de socialisation et d'apprentissage), classe tremplin, projet décrocheur ou encore LATI (lieu d'accueil temporaire individualisé). Ces initiatives d'aide aux collégiens encore soumis à l'obligation scolaire mais en voie de déscolarisation voire de marginalisation ont été regroupées sous l'appelation de "dispositifs relais".
Pour
qui ?
Ces dispositifs s'adressent en priorité à des collégiens
entrés dans un processus de rejet de l'institution scolaire. Ce ne sont
pas les simples perturbateurs ou les élèves relevant de l'enseignement
adapté ou spécialisé mais des adolescents en voie de marginalisation
faisant preuve d'absentéisme, d'agressivité, de refus scolaire
et de démotivation dans les apprentissages. Ils ont en moyenne entre
14 et 16 ans et leur niveau scolaire est extrèmement faible.
Qu'est
ce qu'une classe relais ?
Espace intermédiaire, temporaire, d'accueil qui permet l'apprentissage
et l'acquisition des savoirs. Le séjour dure entre 4 semaines et 1 an
avec pour objectif majeur la réintégration de l'élève
dans un cursus normal, sous statut scolaire ou en contrat de travail (apprentissage
ou contrat de qualification). Les visées sont doubles : à la fois
reconstruction d'une image positive de soi mais aussi élaboration et
mise en forme d'un projet de formation. Les partenariats associent le Ministère
de l'Education Nationale, la Protection Judiciaire de la Jeunesse et les collectivités
territoriales.
Le
Fonctionnement
Chaque classe comporte un maximum de 15 élèves, encadrés
par un enseignant souvent spécialisé, un éducateur, des
aides éducateurs et des intervenants spécifiques. Chaque enseignant
dirige sa classe à sa manière et met ainsi sur pied sa propre
pédagogie. Les enseignements sont individualisés et prennent en
compte les besoins et les affinités de chaque élève. L'emploi
du temps peut ainsi être individualisé lui aussi. Ainsi, chaque
classe développera ses propres méthodes pour aboutir à
un etayage externe du comportement et des acquis.
Le
rôle de l'éducateur
La force des classes relais réside dans le travail d'équipe et
le rôle de l'éducateur y est primordial. Il travaille en liaison
avec l'enseignant mais aussi avec les familles et les autres services auxquels
il peut servir d'interface (suivi judiciaire par exemple).
L'admission
Il y'a d'abord discussion avec l'équipe pédagogique. Un dossier
de synthèse est établi par le principal. La classe relais contactée
donne ensuite son avis. Enfin, l'Inspection Académique rend sa décision
en s'appuyant sur une commission d'admission. Cette commission, dénommée
aussi groupe départemental de pilotage, est composée de l'inspecteur
d'Académie, du directeur départemental de la PJJ, du principal
du collège, du coordonnateur du dispositif relais, et des services DASS.
L'admission en classes relais peut intervenir à n'importe quelle période
de l'année. Elle suppose l'accord de l'élève et de sa famille.
La
sortie
Elle s'effectue sur proposition de l'équipe de la classe relais par demande
écrite auprès de l'inspecteur d'académie, qui contacte
à nouveau le groupe de pilotage. Ce retour peut être progressif.
Il peut réintégrer son collège, aprés négociation
avec l'équipe pédagogique toute entière, en intégrer
un nouveau ou changer de section. Ensuite les élèves continuent
à être suivis par l'équipe de la classe relais.
Nomination
des enseignants
Les postes font l'objet d'un appel à candidature, uniquement volontaire.
Il est possible de n'y consacrer que quelques heures par semaines.
Résumé d'un article paru en mars 2000 dans le "Monde de l'éducation", page 74