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Le sous titre de l'ouvrage , Ethique et pédagogie, définit l'enjeu de
la réflexion et commente le mot-clef du titre "choix" : il s'agit
pour l'auteur de s'interroger sur les raisons qui nous font choisir d'éduquer,
pour quoi (en vue de quoi) vouloir éduquer? Quelle(s) finalité(s) oriente(nt)
un tel choix ?
L'ouvrage compte 32 chapitres et un envoi : Les dix premiers chapitres
forment un tout fortement architecturé qui élabore une problématique
développée au chapitre 11. Les chapitres 12 à 19 construisent une résolution
du problème exposé en II. Ils constituent à la fois le centre géométrique
du livre, mais aussi et surtout son centre de gravité : les thèses philosophiques
de Meirieu y sont déposées.Les chapitres 20 à 32 examinent les conséquences
pratiques des thèses précédentes et les illustrent sur quelques points
particuliers. L'envoi conclut en réaffirmant la thèse.
l) LA PROBLÉMATIQUE
- Au départ, un constat (chapitres l et 2): on reproche aux éducateurs
d'être mus par la volonté de puissance. Meirieu, loin de se défendre de
cette accusation, voit dans ce goût du pouvoir, la condition même du métier
d'éducateur : s'il ne croyait pas en sa capacité de façonner l'enfant,
l'éducateur renoncerait à éduquer (ch. 3 et 4). Le postulat d'éducabilité
est donc la condition première de la possibilité d'éduquer, il s'agit
bien d'une postulation par définition invérifiable et non d'un fait, elle
est tout au plus indirectement confirmée par l'effet Pygmalion (ch 5 et
6).
- Cette nécessaire volonté de puissance initiale présente pourtant un
risque réel si elle se transforme en tentation démiurgique (ch.7). Le
seul remède est d'ordre éthique et consiste à poser le principe de non
réciprocité qui consiste à reconnaître l'inaliénable liberté de l'élève
(ch.8). Ce principe ne doit pourtant pas devenir indifférence aux effets
du travail fourni (ch.9). Cette position théorique est la seule tenable
même si elle est pratiquement très difficile (ch. 10).
- Le chapitre II s'ouvre sur une récapitulation des dix premiers chapitres
: "le pari d'éducabilité (3,4) peut devenir manipulation démiurgique
(7), la non-réciprocité (8) <peut> se travestir en suffisance hautaine
(9); ces deux principes semblent donc aussi nécessaires l'un et l'autre
que dangereux l'un sans l'autre" (page 59). Le problème de l'éducation
est donc dans la tension entre deux projets contradictoires : instrumenter
pour homogénéiser et émanciper pour différencier.
2) LA
RÉPONSE DE MEIRIEU
- Le chapitre 12 illustre la problématique sur le cas de la sanction
et le chapitre 13 la reformule.
- Le chapitre 14 est un des sommets du texte : il pose les valeurs humanistes
sur lesquelles Meirieu élabore sa résolution. Meirieu renvoie dos à dos
deux conceptions opposées qui présentent des erreurs symétriques. L'universalisme
dogmatique, en posant un universel a priori, se fait tyrannie. Le
relativisme pragmatique, en niant tout universel, livre à la loi du
plus fort. L'universel est à construire dans une éthique de la communication,
et Meirieu rejoint les thèses d'Habermas.
- Les chapitres 15 à 18 précisent cette option que le chapitre 19 énonce
en terme de contrat doublement dissymétrique : le maître expert doit se
faire ex-pair et non ex-père. Comme ex-pair, il reconnaît sa similitude
(d'être humain) et sa différence (de savoir) par rapport à l'élève.
3) QUELQUES
CONSÉQUENCES PRATIQUES
La réponse de Meirieu prétend ne pas se réduire à un discours, mais
déboucher sur des pratiques éducatives renouvelées. Les situations envisagées
concernent surtout la pratique de classe. La question de la formation
morale et politique est abordée aux chapitres 25 et 26.
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