Un tournant dans la politique éducative
Les nouvelles mesures annoncées par M. Le ministre de l'Education Nationale,
Luc Ferry, témoignent d'une appréhension de la violence et de
l'éducation comme des éléments nécessitant des moyens
et des sanctions répressives.
Si certaines mesures ne sont pas nouvelles (signature du Règlement intérieur,
remise en mains propres du bulletin scolaire, mesures de réparation et
TIG divers), ou reprennent des annonces déja connues (dispositifs relais,
école ouverte, relance des internats), d'autres s'inscrivent davantage
dans une logique d'exclusion : au lieu de donner des moyens à la prévention
de l'échec, il préfère ouvrir la voie à des mesures
de délestage sans appel : exclusion del'élève majeur sur
seule décision du chef d'établissement, développement de
l'alternance dès la fin de la 5ème.
Les propositions les plus connues pour être bénéfiques à
l'enrayage de la violence et de l'échec scolaire, à savoir le
maintien des équipes sur secteur, notamment par des avantages salariaux
et de conditions de travail, ne sont pas envisagées par le ministre.
Bien que la résorption de la violence soit d'une évidente nécessité,
elle ne saurait passer par de simples effets d'annonce. De surcroît on
est en droit de s'interroger sur la véracité de cet objectif lorsque
l'on apprend l'arrêt de métiers tels que les surveillants ou les
aides éducateurs.
La prévention de l'échec scolaire et la réussite de tous
supposent l'amélioration des conditions de travail des élèves,
leur accueil dans des établissements plus humains et leur prise en charge
par des personnels plus nombreux, stables et mieux formés. De plus tout
cela ne pourra se faire sans un accompagnement par une politique ambitieuse
de résorption de la précarité, de l'exclusion et des ségrégations
diverses.
US magazine