Jack Lang installe le comité national de lutte contre la violence à l'école
Par Isabel MALSANG PARIS, 24 oct (AFP)

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Le ministre de l'Education nationale Jack Lang a installé mardi le comité national de lutte contre la violence à l'école, composé de 41 personnalités "de terrain" venues de tous les horizons, qui seront chargées de faire des propositions pour endiguer la violence scolaire. Alors que les cas de violence signalés aux rectorats par les établissements scolaires ont nettement reculé lors de l'année scolaire 1999-2000 (225.000 déclarations en moyenne par trimestre contre 240.000 un an auparavant), les faits de violence grave, qui marquent les esprits, se sont en revanche légèrement accrus, passant à 2,8% des signalements contre 2,6% en 1998-1999. Le comité, composé d'enseignants, personnels de l'éducation nationale, parents d'élèves, trois élus de la région Ile-de-France, trois lycéens, un chercheur, un magistrat, un policier, un gendarme, est présidé par Sonia Henrich, ancienne inspectrice d'académie dans les Bouches-du-Rhône, où elle s'était illustrée pour faire reculer la violence dans les établissements scolaires de Marseille et de ses banlieues. "Depuis la rentrée, il ne semble pas qu'il y ait une augmentation des phénomènes de violence, sinon dans des conditions particulières. On constate par exemple une recrudescence de l'utilisation des pistolets à bille dans certains établissements", a déclaré mardi Mme Henrich lors de l'installation de son comité. "Des actions à ce sujet ont été organisées par les rectorats en concertation avec la police et la justice. Il n'y a pas d'aggravation globale, mais les situations restent très fragiles", a-t-elle dit. Pour Jack Lang, qui avait lancé en 1992 lors de son premier passage à l'Education nationale le premier plan anti-violence scolaire, l'installation de ce comité ne représente pas le lancement "d'un ènième plan antiviolence". "La première source de violence est la société elle-même", a-t-il dit, en faisant référence à certaines manifestations violentes qui dérapent. Il a appelé tous les adultes concernés à "balayer devant leur porte" en "donnant l'exemple" aux jeunes. Au cours du trimestre à venir, les membres du Comité se déplaceront dans les dix académies (Aix-Marseille, Amiens, Créteil, Lille, Lyon, Montpellier, Rouen, Strasbourg, Toulon, Versailles) concernées par le plan de lutte contre la violence scolaire, ainsi qu'à Paris. Dans la matinée, M. Lang a remis les palmes académiques à 167 personnels de l'Education nationale, venus de toute la France (beaucoup de région parisienne et du nord de la France), qui se sont distingués dans la lutte contre la violence. Maîtres de demi-pension, ouvriers d'entretiens, principaux de collège, médecins, assistantes sociales: beaucoup étaient reçus pour la première fois dans les salons du ministère, à l'hôtel de la Rouchefoucault. "Ce qui est essentiel, c'est de parler, dialoguer, mettre tout le monde autour de la table. Une fois que ce premier pas est franchi, on a résolu la moitié des problèmes", souligne Gerard Laignel, conseiller pédagogique à Roubaix-est, qui fait partie des "zones violence". "La première chose, c'est comprendre pourquoi l'enfant réagit mal. La plupart du temps, il souffre", note Dominique Appert, secrétaire de la commission départementale de l'Education spéciale dans le Pas-de-Calais qui se dit de plus en plus souvent "interpellée pour des cas d'enfants difficiles, dès la maternelle".

Des plans Successifs - Le monde Samedi 10 février 2001
Le comité national de lutte contre la violence à l'école est chargé du suivi des sites pilotes définis par les plans successifs que l'ancien ministre de l'éducation nationale, Claude Allègre à lancés entre 1998 et 2000. 1998 : 411 établissements du second degré, 742 écoles maternelles et élémentaires. 300 emplois d'infirmières, 58 médecins scolaires, 100 conseillers principaux d'éducation et adjoints de direction, 204 personnels administratifs et 5000 aides-éducateurs. Au-delà des moyens, des partenariats avec la justice, la police et la gendarmerie, un meilleur pilotage des actions, des procédures de suivi spécifique aux élèves les plus difficiles étaient préconisées.

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