Un rendez-vous scientifique et politique.
Ce fut un rendez-vous scientifique et politique. Organisée par Éric Debarbieux,
professeur en sciences de l'éducation à l'université Bordeaux II, et sa femme,
la sociologue Catherine Blayat, respectivement directeur et coordinatrice de
l'observatoire européen de la violence scolaire, la première conférence mondiale
consacrée aux "violences à l'école et politiques publiques" a offert une tribune
pour la politique éducative gouvernementale.
La proximité des échéances électorales a sans doute contribué à la venue de
Jack Lang et de Lionel Jospin. Félicité pour son initiative par le ministre
de l'éducation nationale et le Premier ministre, monsieur Debarbieux a tenu,
mercredi 7 mars, quelques minutes avant d'accueillir le chef du gouvernement,
à préciser que cette visite était "saine". "Pour les scientifiques, il ne s'agit
pas d'une inféodation pour obtenir des crédits de recherche supplémentaire.
Cet accueil relève de "l'éthique de la discussion et de la responsabilité".
Cette précision étant faite, l'universitaire a estimé que ces trois jours de
conférence, qui ont réuni des spécialistes venus de 36 pays, constituaient "le
début d'un maillage" pour la mise en commun des difficultés et des réussites
en matière de lutte contre la violence scolaire. Face à un phénomène qui "préoccupe
tous les pays" M. Debarbieux considère que la "prévention" et "le partenariat",
aussi bien institutionnel que local, notamment avec les familles, constitue
"la base" de toute politique antiviolence. [...] Pour M. Debarbieux, il est
évident "qu'il existe une sociologie de la violence qui recouvre celle de l'exclusion"
S. BL. Le Monde vendredi 9 mars 2001