Du point de vue des élèves les choses sont claires, dès le collège il ne faut pas être orienté.C'est s'engager dans un processus d'exclusion relative, c'est ne plus être conforme aux attentes des enseignants et de la famille. Pour lés élèves, le mot orientation n'est pas ambigu, il est négatif. Du point de vue subjectif, le bon élève est celui qui ne fait pas de projets, plus exactement c'est celui dont les projets vont de soi, portés par la logique de la réussite.C'est ainsi que l'orientation scolaire est apparue comme un moyen de gérer les accidents et les échecs. l'orientation est, en plus, percue comme un abaissement des ambitions, comme un renoncement, comme un deuil. Longtemps la sélection se faisait en amont du système, depuis la massification elle se fait de l'intérieur (Bourdieu : les exclus de l'intérieur) et non plus dès l'origine par l'origine sociale. Ainsi, pour F.Dubet, l'orientation doit être associée à un large processus de reconstruction d'un individu largement déstabilisé, détruit, affaibli par une succession d'échecs qui, non seulement lui renvoient l'avenir incertain, mais lui donnent aussi une image négative de lui-même. Il ajoute qu'il faut donner à tous les règles du jeu de l'école, souvent connues que par un petit nombre de privilégiés. "Il est bon que les dirigeants et les enseignants soient d'anciens bons élèves, mais on comprend aussi pourquoi ils ne veulent pas céder sur les modèles culturels et scolaires qui les ont placés là où ils sont et où seront leurs enfants" F. Dubet
|
||