La
page laicité du site
Trois composantes se conjuguent pour former le
concept de laicité : La société civile, la puissance
publique, l'école républicaine (seule celle ci pose problème).
Penser une école laique c'est penser un lieu soustrait autant
que possible à la société civile.
Le société civile est laique, c'est à dire le lieu
de la coexistence des libertés. C'est de la tolérance.
Il est important que cette tolérance de croire, ne pas croire,
adhérer ou non, soit protégée par un droit commun
qui règle la coexistence des libertés. De surcroit il
est nécessaire que les choses relevant de la croyance ou "l'incroyance"
demeurent dans la sphère privée. Elles ne deviendront
affaire publique que si elles sont à l'origine d'un crime ou
délit relevant du droit commun.
La puissance publique est garante de la société civile.
On ne peut donc lui accorder cette tolérance qui l'est à
la société civile, car cela en ferait une affaire publique
et ne garantirait plus le droit commun.
Ainsi, et cela ne peut s'intervertir, la puissance publique garantit
la tolérance qui règne dans la société civile
et protège la sphère publique de la sphère privée.
Dans le cadre de l'école, les deux premiers concepts sont ils
suffisants pour penser la laicité de l'école ? Non, ils
sont nécessaires mais pas suffisants. Pour définir le
concept de laicité scolaire, il faut tenir compte de ce qui se
fait à l'école : l'instruction ! et il faut répondre
à cette question : pourquoi l'école doit elle être
soustraite à la société civile ?
Raisons juridiques : - L'école est obligatoire!
or les élèves qui fréquentent l'école n'ont
pas choisi leurs camarades et c'est d'ailleurs à ce titre que
l'école est un lieu d'intégration et d'égalité.
tolérer ainsi une manifestation religieuse de la part des uns
c'est l'imposer aux autres, qui ne peuvent s'y soustraire.En effet les
élèves sont astreints à la coprésence. Faire
cela c'est laisser la porte ouverte à la ségrégation,
ce serait transformer l'école publique en une multitude d'écoles
privées fondées sur le principe de la séparation
entre les communautés.
- La seconde raison juridique est que la plupart des élèves
sont mineurs et n'ont donc pas encore formé leur jugement. On
devrait donc, selon certains, leur asséner le poids de la liberté
avant de leur en avoir donné la maitrise. On fait défiler
les groupes de pression devant les jeunes en leur disant : 'débrouillez
vous'. C'est se tromper sur la liberté de l'enfant car la liberté
dépend de la puissance de chacun à se préserver
de l'oppression et de l'aveuglement.
Raisons du savoir et de l'autorité : On
s'instruit à l'école pour acquérir le savoir et
la puissance qui permettront de se passer du guide ou du maitre. Il
n'y a de véritable force que celle là : celle qui permet
de devenir indépendant. Ainsi l'école n'a pas pour tâche
première d'ouvrir l'enfant à un monde qui ne l'entoure
que trop : elle doit lui faire découvrir ce que ce monde lui
cache. Il s'agit d'émanciper. De surcroit, l'école doit
transmettre le savoir encyclopédique, celui qui s'impose à
l'humanité par sa propre force. Voila pourquoi l'élève
est inclus dans l'espace scolaire, dans un espace qui n'a d'autres fins
que de le mettre en état de prendre possession de sa propre autorité.
Il se trouve que depuis longtemps on demande à
ceux qui ont toutes les raisons de hair l'école de diriger et
règler celle ci, on ne s'adresse jamais à ceux qui sont
concernés, le citoyen entre autres. Et même certains ministres,
chargés de protéger l'école contre tout ces rapaces,
la leur offre !