Le service public de l’éducation à l’épreuve du contrat et du projet |
Les notions d’expérience et de civilité dans l’emploi des jeunes |
Culture du projet et citoyenneté : convergences et paradoxes |
L’école doit-elle choisir entre individu et société ? |
Le service public de l’éducation à l’épreuve du contrat et du projet
Robert Lafore, Juriste, analyste des politiques publiques : Le plan en deux parties, cher aux juristes
- Evolution générale des services publics, administratifs
- Thématiques, droit à l’orientation, projet, contrat...
L’orientation comme symptôme de l’évolution des services administratifs ?
- A un moment où on s’interroge sur les usagers.
Passer d’une logique verticale et sectorielle (activités sectorielles, articulées par le centre) vers une logique transversale. Aménagement. Spécialisation dans l’interface. Les marginaux sécants de Michel Crozier...Le centre a besoin de se nourrir d’informations extérieures...
Logique transversale et territorialisée. Une meilleure maîtrise de l’action administrative. Mais aussi intégrer des information extérieures, intéressantes pour les usagers, mais aussi pour les structures elles-mêmes.
- L’action stratégique. L’émergence d’une logique de projet systématique. Irrigation de dispositif à allure juridique...Contrat interne, ou vers l’extérieur, mais aussi avec l’usager. D’une relation asymétrique, de la prise en charge vers une relation symétrique du contrat. Mais se pose la question de la « capacité juridique » de l’autonomie juridique des contractants... ? Du côté de l’usager, se développe la notion de partenariat... On parlera également de client... Prise en compte de la « demande » dans les services et de la réponse par la prestation...
Nouveau modèle d’action... Elaboration d’une certaine raison d’être et capacité à passer des accords avec d’autres ayant également élaboré leurs raisons d’être.
La dimension qualitative devient un problème central. Produire de la raison d’être d’une part, et faire de l’évaluation et non plus du contrôle. Pour les sujets c’est la même chose. Capacité d’être acteur (raison, motivation, projet, contrat...) Un autre univers de représentation.
Mais il y a quelques problèmes. Les choses, la formulation est facile dans la circulaire, dans l’injonction qualitative du texte. Mais la difficulté se pose dans la mise en pratique. Crozier : on ne décrète pas le changement.
Il y a une nouvelle conception du service public qui s’installe. Nous avions une conception du service public comme produisant de l’intégration. Il y avait une conformité obligatoire. Pour bénéficier, il faut se conformer. Il faut intégrer les usagers. Instituer les jeunes comme membres...
Dans la nouvelle conception, il s’agit d’un service public de cohésion. Participation à la production d’acteur (et non pas de membre). On est sur la question du vivre ensemble à partir de différences reconnues. Conformité/cohérence.
Rabattre la question de la responsabilité sur trois thèmes.
Trois conditions à la société d’acteurs.
Il faut des sujets juridiques, qui se reconnaissent comme tel...Sujet et droit.
Les appartenances préétablies. Aux catégories socioprofessionnelles... Mécanisme de représentation. Les individus sont de plus en plus nus. Sans références. Principe démocratique ? Gain en autonomie et perte en protection. D’où l’inflation des droits. (Référence à des catégorie, à des objets... Le droit à la santé, à l’orientation). Droits subjectifs. Redécouverte de la nécessité de constituer le citoyen. Mais l’inflation, émiette... Et quelle est la loi commune ? Droit et croyance. Droit normé ? Affaiblissement des individus
Si il y a des sujets, il faut la régulation et le contrat...
Côté positif, rééqulibration entre le service et l’usager. Symétrie (capacité et objet).
Que devient la dimension du collectif ? Que deviennent les institutions ? Garant de l’intérêt général ? Délitement dans la régulation .
L’injonction contractuelle n’est-elle pas lourde d’inégalité en fait. Capacité très diverses. Réinstituer le collectif, l’intérêt général, la puissance public.
Si il y a des sujets et des moyens d’action, il y a des responsabilités.
On ne peut être responsable que si on est un sujet, ayant reçu cette qualité.
Les mineurs...
Il faut des instruments... avec des responsabilités différentes. Conception de la relation possible.
L’interdit (le dit entre), l’espace de tertiarisation... Le tiers, la référence... Le droit... Sont la référence. À défaut de la référence transcendantale....
Conférence 2
Les notions d’expérience et de civilité dans l’emploi des jeunes
Zarifian, Expérience et civilité dans l’emploi des jeunes.
Discussion sur les deux critères de recrutement..
- Le critère des compétences sociales. Les requis...
- L’expérience. Avec cinq ans d’expérience...
Le concept de civilité
Pas beaucoup employé (proche de citoyenneté). Civilité (plus proche de l’état de nature)... C’est un concept politique... Il s’est un peu perdu...
La civilité est à la base de la citoyenneté. Et énorme avantage, c’est une forme basique, élémentaire mis en jeu dans le quotidien...
Association de deux principes politiques.
- Le principe de libre disposition de soi, corps et pensée. Source de liberté fondamentale, circulation, d’opinion, d’expression...
- Le principe de l’attention et du respect d’autrui. A partir d’un sens de la solidarité et de l’interdépendance. Equilibration du premier principe. Usage spontané, la politesse. La bienveillance dans le service publique...Le minimum de respect commun...
Tension entre cette civilité et la condition salariale. Cette condition limite par le principe de subordination et de la prescription de tâches... Limitation de la solidarité, division du travail, opposition, concurrence, culture de l’égo-centrisme par la promotion). Situation de tension.
Le recrutement
Les critères mis en avant par les employeurs : autonomie, responsabilité, coopération, communication, adaptabilité...
Pris au pied de la lettre, c’est une évolution positive (sauf peut-être l’adaptabilité). Autonomie/discipline... Les comportements sont plus de valorisation des principes de la civilité.
Le problème. C’est l’ambivalence dans ce recours à ces critères... D’un côté d’une observation des évolutions réelles du travail...Réponse à la crise taylorienne. Une crise qui pousse à donner plus d’autonomie.... Mais, évolution partielle et incomplète. En même temps de nouvelles formes de contrôles s’installent. Double jeu, ambivalence.
Le mode d’utilisation dans le recrutement (et dans les qualifications)...
Séparation entre les compétences sociales des compétences professionnelles. Juger des compétences individuelles coupées de la professionnalité.. Dérive de l’appréciation de la qualification professionnelle à la discrimination des individus eux-mêmes. (Exemple de la discrimination de l’emploi féminin... les qualité féminines...) Les qualités modernes... Forme redoutable d’exclusion.
Le paradoxe du soyez autonome.
Faire la preuve.
Zarifian est très opposé à la notion de savoir-être. Il faut l’intégrer dans le formation et ne pas en faire une notion indépendante des actes professionnels.
Ambivalence de la référence aux diplômes... Référence au contenu, ou au mécanisme de sélection ?
Le mot adaptabilité. Le comble de l’ambiguïté. Encore plus autonome... L’individu doit s’adapter à l’entreprise. Ambivalence, jouer sur les deux...
L’expérience
Trois types d’expériences :
- l’habitude
- l’assimilation de règles, ficelles du métier
- l’apprentissage de confrontation. Le retour réflexif...
On retrouve des éléments de civilité...
Questions
Les jeunes sont-ils sans expériences ? Ils ont une expérience de la vie et de l’école... On y retrouve ces trois expériences. Elle n’est pas reconnue.
L’utilisation de l’expérience a pour effet une exclusion, une barrière.
Il n’a pas d’expérience, mettons le dans un lieu d’expérience : un emploi précaire. Qu’est-ce qu’on regarde ? Observation du comportement (et non pas sur les effets de l’expérience...).
Référence à Gilles Deleuze. De la société de discipline au contrôle.
Ouverture... Ouverture contrôlée. Les résultats et les comportements.
On ne peut pas faire supporter l’ambiguïté sur l’individu seulement.
Il faut la réinscrire dans des formes sociales organisées.
Conférence 3
Culture du projet et citoyenneté : convergences et paradoxes
Boutinet
Projet et citoyenneté
Etroite connivence entre deux périodes, maintenant et la période des Lumières.
L’habitant d’une cité libre. Devoirs et droits.
Projet et citoyen => responsable
Puis disparition de ces concepts.
Opposition entre :
- Le jeu des possibles.
- L’inscription sociale.
Paradoxe
Le projet, une dimension individualisante, l’inédit, larguer les amarres... Inscrire le désir dans le réel.
A travers la citoyenneté, affirmation d’appartenance sociale, inscription dans une place.
Tension entre le centrifuge et le centripète. Partir au loin et règle de la cité.
Il y a un paradoxe interne à chacun des termes...
Le projet se situe toujours entre deux contrôles (avant/après).
La citoyenneté, gage...
Il faut reformuler la question du congrès :
Qui est responsable de l’orientation dans une culture du projet et de la citoyenneté ?
Face à une crise du futur ? le projet, la citoyenneté.... le lien social...
Il y a différente manière d’entendre la question.
Qui est responsable, au sens de demande d’information, d’appel à une description. Quels sont les professionnels et autres qui s’occupent d’orientation (comment ça marche... Informationnel.
L’autre forme de la question « Qui est responsable », est accusatif... Et comme dans toute forme accusative, il y a sous-entendu le jugement appréciatif du çà ne marche pas... et de la recherche de « la » cause.
Ce qui est commun à ces deux questions.
Dans une société de la responsabilité. Pathologie de la responsabilité. L’invocation de l’acteur...
Renvoi à un société complexe, dans laquelle l’individu est perdu. Société véhiculant de la contradiction, du paradoxe.
Pascal, le métier est la chose essentielle et c’est à la fois un choix et un hasard , hasard et coutume... Il y a des deux. Mais le volontarisme nous fait détourner de ces deux à la fois.
Lâcher prise, accepter la cohabitation...
Faire le deuil de l’autonomie et de la maîtrise. (Castoriadis) Autonomie partielle, et maîtrise partielle.
Qui est responsable ? Peu importe.
Qui est acteur de l’orientation, ou dans l’orientation. Si par acteur nous entendons la capacité à ménager le paradoxe.
Le paradoxe est inconfortable, il entraîne une itérativité. Or notre modèle de l’orientation (traditionnel) repose sur une conception linéaire du temps. Qu’avons nous appris de l’insertion des jeunes ? Rien, car nous continuons à penser l’insertion sur un mode linéaire...
Au fond il faut éviter de réduire le paradoxe.
L’exagération de la contradiction.
Quelle est notre responsabilité ? à nous éducateur de l’orientation. Aménagement de démarches itératives entre projet et citoyenneté.
Conférence 4
L’école doit-elle choisir entre individu et société ?
Guy Coq
L’école est le point d’articulation, il faut trouver le compromis.
Ne pas sacrifier, ni satisfaire... L’éducateur est à ce point de compromis;
L’éducation : l’entrée dans une culture
La culture c’est déplacée vers le pluriel (perte du commun). C’une manière de voir l’humanité particulière. L’éducation ne doit pas être centrée sur l’individu. Il y a une finalité sociale à l’éducation. La culture, c’est l’articulation entre l’individu, la société, la civilisation.
Il y a trois lieux de l’éducation, la famille, l’école, et le « ni l’école, ni la famille ».
L’école c’est une institution, un lieu de médiation entre l’individu et le global. Structuration de l’individu. L’instituteur. Huy Coq est en rage de la perte du mot instituteur.
Il est dissymétrique, et dialogique. Il faut être le médiateur de la société.
Différence assumée entre les fonctions !
A la fois instruction, savoir, et éducation.
Mémoire, et rapport à un héritage. S’arracher à l’actualité et au comtemporain. Construction du rapport à l’avenir. Ce qui suppose le passé.
Education de la raison
Education à des valeurs, axiologique.
L’éducation scolaire dont nous héritons avec des carences
Carence sur la morale. Initier là où il y a des problèmes moraux.
Carence de citoyenneté
Carence de la religion. Il faut éduquer à toutes les régions.
Il y a des réactions aujourd’hui sur cette question.
La citoyenneté
Il y a des connaissances bien sûr à acquérir (connaissance des institutions) ; il faut être capable de gérer un groupe.. Mais l’essentiel, « c’est quel type de culture on leur file » ? Quelle politique. C’est essentiel. C’est aussi important que la sexualité.
La question à laquelle il ne sait pas répondre mais que l’on doit se poser, que tout état démocratique doit se poser, c’est « Combien il en faut ? », combien en faut-il de personnes éprouvant le besoin de l’état pour le faire fonctionner.
L’éducation à la citoyenneté
L’éducation çà ne se divise pas, donc c’est possible.
Conviction de la société qui doit durer.
Il y a une contradiction dans l’école, à cause de la démocratie;
Démocratie, on doit à l’enfant, logique égalitaire...
Mais aussi logique élitaire. Il faut trouver des règles. Méritocratie scolaire.
Qualification (par le poste) et / acquis de compétences...
Zarifian
Reconnaissance des compétences acquises. Comment les reconnaître ??? Arbitraire et explosion par la multiplication.
Reconnaître « par rapport à une activité professionnelle ».
Savoir, savoir-faire, savoir être.
Le problème des protections des individus. Création des médiations.
Comment on peut s’instituer en tant que médiation. Dans une relation symétrique... ou entre une relation symétrique ???
Capacité à construire des médiations collectives. Il y de grands risques à mélanger les genres.
Opportunité, carios, carrière, chemin... Boutinet indique qu’il s’agit de la même racine;
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