L'histoire de l'orientation en France (Onisep)
L'histoire de l'orientation en France est liée :
1 - aux profondes mutations sociales, économiques et techniques qui ont fortement
accru la demande sociale d'éducation et d'orientation, au cours de ce siècle.
2 - à l'évolution des modèles théoriques empruntés à la psychologie et la sociologie:
passage d'un modèle mécaniste et idéaliste (où l'on cherche à obtenir un ajustement
entre les exigences des métiers et les aptitudes individuelles mesurées en fin
de parcours scolaire), à un modèle éducatif (où l'on cherche à développer les
capacités des individus à l'autonomie, à la créativité et au choix).
Les principales étapes :
D'une conception déterministe à une approche éducative
La notion d'orientation scolaire est apparue à la fin des années cinquante, au moment où s'est construit le système éducatif et où s'est posé le problème du cheminement des élèves à l'intérieur du système. A cette époque, la conception de l'orientation est nettement déterministe. On se croit capable, à l'aide d'observations diverses, de déterminer les aptitudes de l'élève, de définir son profil et de là, de faire un pronostic fiable sur son devenir. L'orientation consiste à mettre en relation les profils d'élèves ainsi définis avec les postes de travail qui correspondent à des exigences précises et une formation donnée. Dans cette vision scientiste de l'orientation, les décisions s'imposent aux familles qui n'ont pas leur mot à dire. Cette conception est petit à petit battue en brèche pour plusieurs raisons qui se conjuguent : elle repose sur une vision fixiste de la personne et met l'accent sur l'inné plutôt que sur l'acquis, les profils des jeunes n'étant pas censés évoluer ; elle correspond à une vision stable de la société. Or aujourd'hui les métiers comme les professions sont en perpétuelle évolution et les jeunes devront changer plusieurs fois de profession au cours de leur carrière ; elle écarte les familles du processus de décision, ce qu'elles n'acceptent plus alors qu'apparaît le chômage, c'est-à-dire la compétition pour l'emploi dans laquelle le cursus scolaire prend une importance de plus en plus grande. Ainsi on en vient à une conception éducative de l'orientation : plutôt armer le jeune pour qu'il soit en mesure de faire le moment venu un choix réaliste et adapté, que de décider à sa place.
Une évolution ponctuée dans les textes
1985 : "Il devient nécessaire de préparer les élèves à faire des choix responsables
et autonomes."
1989 : "Les élèves élaborent leur projet d'orientation en fonction de leurs
aspirations et de leurs capacités."
1990 : "L'orientation est le résultat d'un processus continu d'élaboration de
son projet que l'élève mène au collège puis au lycée...Nul ne peut décider à
sa place."
1994 : "La préparation de l'orientation devient une mission à part entière de
l'école. Elle trouve sa place dans les horaires dès la classe de cinquième."
1996 : Education à l'orientation : la construction du projet individuel d'orientation
est un processus complexe, susceptible d'évolution et d'adaptation permanente.
Il est préparéau sein de la communauté éducative.
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