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Réponse de Georges Dupont Lahitte, président de la FCPE
Nous voulons une école qui se donne pour mission de permettre à chaque
jeune de développer un projet personnel, pour qu 'il sache et ait envie
de se projeter dans l'avenir. Une école qui se donne comme mission de
faire émerger les potentialités d'un individu, qui lui permette d'épanouir
ses compétences, toutes les sortes. Comment répondre à ce défi, à ces
grands objectifs ? d'abord nous semble t il , par une véritable individualisation
de la démarche pédagogique. L'élève moyen n'existe pas. Il y'a dans chaque
école des individus, des jeunes en train de se construire et c'est à chacun
d'entre eux qu'il faut apporter une réponse adaptée. Ce n'est pas abandonner
les objectifs nationaux en termes de programmes, de finalités, bien au
contraire, que d'affirmer la nécessaire prise en compte de chaque personnalité.
Cette individualisation, par ailleurs, ne sera possible que s'il y'a un
véritable travail en équipe. Lorsque nous parlons d'équipe, nous ne la
limitons pas aux seuls enseignants. Il existe une communauté éducative
qui comprend l'ensemble des personnels et à partir du moment où l'école
est lieu d'éducation, cela implique tous les adultes : le concierge a
par exemple un rôle aussi nécessaire que celui de l'enseignant. Le travail
en équipe s'impose d'autant plus que l'individualisation signifie aussi
prise en compte du jeune dans sa globalité : on ne peut pas faire abstraction
de ce que le jeune vit en dehors de l'école si on veut l'amener à la réussite.
Le prendre dans sa globalité est une tâche exigeante, notamment en termes
de rythme, car lorsque nous parlons de rythme nous parlons bien du rythme
du jeune et en aucune façon de l'intérêt dominant, depuis des années,
pour les adultes, parents compris. Cette école de la réussite, c'est naturellement
une école réellement gratuite. Les entorses répétées à la gratuité sont
à la source des inégalités scolaires, et accentuent encore plus les inégalités
sociales. Lutter contre l'inégalité scolaire, c'est en fait construire
une école qui soit son propre recours. C'est à l'école et à elle seule
de prendre en charge et des trouver des médiations ou des remédiations
à chaque fois q'un jeune est en difficulté. Mais elle ne pourra réellement
y parvenir que si elle intègre dans cette dynamique démocratique et émancipatrice
le nécessaire partenariat avec les parents. S'engager dans une démarche
de coéducation, c'est comprendre que la seule voie de la réussite de l'enfant
et du jeune passe par la compréhension de leur être global et la nécessaire
complémentarité d'action entre ceux qui ont en charge leur éducation.
Cette aspiration partagée reste une clé fondamentale de lutte contre les
inégalités scolaires.
Réponse de Christian Janet, président de la PEEP
Toutes les inégalités ne sont pas liées à l'école. On rencontre en
effet des différences de talents, de goûts, d'origines, des différences
socio-culturelles, … Et l'école intervient sur ce terreau. La question
pour elle est de savoir prendre en compte ces différences. […]. Si nous
avons pu mesurer un certain nombre d'évolutions positives au cours des
30 dernières années (l'intégration d'un nombre d'enfants plus important
au sein du système éducatif), l'Education Nationale n'a pas su traiter
la diversité, notamment au collège, et elle passe à coté des attentes
de nombre de parents et d'enseignants. Aussi, pour nous, il est indispensable
dans un premier temps de développer une meilleure prise en charge individuelle
des enfants, avec un meilleur dépistage de leurs difficultés et surtout
un véritable suivi de celles-ci, dont les conséquences ne peuvent que
s'accentuer au cours de la scolarité. Cela confirme à mes yeux l'importance
de l'école Primaire. La deuxième mesure qui me paraît primordiale consisterait
à mieux intégrer les parents et les fédérations de parents, mais aussi
les collectivités locales (avec les limites nécessaires bien sûr) à la
vie et aux décisions de l'école. De ce point de vue, il me semble que
les enseignants doivent faire l'effort de mieux informer les parents.
Enfin, l'école ne peut tout faire, mais elle doit adapter ses modes d'enseignement,
ainsi que les enseignements eux-mêmes. Les nouvelles technologies de l'information,
les langues vivantes… doivent être encore plus présentes dans les établissements.
Nous prônons une adaptation de l'offre éducative tout en maintenant un
haut niveau d'exigence et sans doute rompre avec le collège unique et
uniforme tel qu'il est aujourd'hui.
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