Les situations de vie scolaire contrastées, parfois difficiles, que les établissements doivent quotidiennement assumer conduisent à rappeler les règles en vigueur en matière disciplinaire et à proposer des approches éducatives complémentaires déjà exprimées par certains établissements. Le fonctionnement dun établissement scolaire et la réalisation de ses missions en matière de formation exigent des règles dorganisation de la vie collective. Ces règles, aussi bien celles qui sont imposées à tout établissement par la réglementation générale que celles que chaque établissement fixe lui-même dans le cadre de son autonomie, sont précisées par le règlement intérieur.
Lélaboration de celui ci, son actualisation, associe tous les membres de cette communauté éducative. Les élèves, comme tout les autres membres de cette communauté sont tenus au respect de ces règles, qui déterminent à la fois leurs droits et leurs obligations. Ils apprennent ainsi à exercer progressivement les responsabilités individuelles et collectives de tout citoyen.
En cas de manquement au règlement intérieur (décret n°85-924 du 30/08/85 modifié) et datteintes aux biens et aux personnes (décret n 85-1348 du 18/12/85 modifié), cest au chef détablissement, en tant que représentant de létat, de mettre en oeuvre les actions disciplinaires qui simposent. Il exerce ce pouvoir seul ou en association avec le conseil de discipline dont la saisine relève de sa seule compétence.
A légard des élèves, il prononce seul les sanctions davertissement ou de lexclusion temporaire de 8 jours maximum, sans préjudice de lapplication des autres sanctions prévues dans le règlement intérieur.
Avant la mise en oeuvre dune procédure disciplinaire, le chef détablissement et léquipe éducative cherchent dans la mesure du possible, toutes mesures utiles de nature éducative.
Lexclusion définitive dun élève ne peut être prononcée que par le conseil de discipline. Il est nécessaire de laccompagner dun dialogue permettant à lélève et à sa famille de comprendre la portée et le sens de la sanction et de sinscrire de façon constructive dans un nouveau parcours de formation.
La procédure disciplinaire constitue le moyen dobtenir des élèves la stricte observation des leurs obligations et des principes qui fondent linstitution scolaire. Le recours au conseil de discipline demeure indispensable.
CEPENDANT il ne constitue pas toujours la réponse la plus appropriée.
Il paraît opportun, et certains établissements lont déjà expérimenté, de mettre en place des formules souples, alternatives au conseil de discipline, notamment dans le cas dattitudes et de conduites perturbatrices répétées délèves qui manifestent ainsi une incompréhension, parfois un rejet des règles collectives.
Ces modalités dintervention alternatives à la procédure disciplinaire peuvent se révéler efficaces à deux conditions : elles ne constituent en aucun cas une mesure substitutive à lapplication dune sanction indispensable dans le cas dune faute particulièrement lourde, elles nexcluent pas le recours en cas déchec toujours possible, à la convocation du conseil de discipline. Elles doivent être inscrites dans le règlement intérieur.
Elles peuvent par exemple, se traduire par linstauration dune commission dont la composition et le rôle sont fixées par le règlement intérieur.
Celle-ci, présidée par le chef détablissement qui en choisit les membres est destinée à favoriser le dialogue avec lélève et à faciliter ladoption dune mesure éducative personnalisée.
La finalité de cette procédure est damener les élèves à sinterroger sur le sens de leur conduite, de leur faire prendre conscience des conséquences de leurs actes pour eux-mêmes et autrui et de leur donner les moyens de mieux appréhender le sens des règles qui régissent le fonctionnement des établissements.
La nature des mesures que cette commission peut proposer implique lengagement personnel de lélève à légard de lui-même comme à légard dautrui et fait appel à sa volonté de participer positivement à la vie de la communauté scolaire.
Il peut sagir dun avertissement solennel. Dans dautres cas, il peut se révéler utile dobtenir de lélève un engagement fixant des objectifs précis et évaluables en termes de comportement et de travail scolaire. Cet engagement peut revêtir une forme orale ou écrite, signée ou non.
Il doit saccompagner de la mise en place dun suivi de lélève par un ou plusieurs tuteurs. Si lélève fait lobjet dune mesure daction éducative ne milieu ouvert (aemo), ce travail de suivi se fait en collaboration avec les personnels des services concernés. Il peut aussi être proposé à lélève de réparer le dommage quil a causé en effectuant une prestation au profit de létablissement. Cette démarche, fondée sur le dialogue et la persuasion peut permettre à lintéressé de mieux appréhender la portée de ses actes et le préjudice qui en est résulté pour la collectivité. Elles est ainsi susceptible de se révéler plus efficace pour l amendement de lélève que le prononcé dune sanction nentrenant quun rapport abstrait avec le tort causé.
Il convient toutefois de ne sy engager quavec toutes les précautions utiles. Les tâches confiées à lélève doivent être exemptes de tout caractère humiliant ou dangereux. Il convient de veiller à ce quelles soient accomplies sous la surveillance dun personnel qualifié. Lorsque le dommage est dune importance significative, il est recommandé au chef détablissement dinformer la famille de lélève mineur de la faute commise par lintéressé ainsi que de laccord qui a été trouvé, et de linviter à ratifier cet accord.
Il conviendra bien évidemment de faire primer la symbolique éducative de la démarche sur le souci dune réparation intégrale du dommage causé.
Les établissements étudieront lopportunité de mettre en place des dispositifs de ce type dont lorganisation générale est définie en conseil dadministration et précisée dans le règlement intérieur.