Homme politique français, né à Saint-Dié (Vosges) |
Issu d'une famille de la bourgeoisie liée à la politique locale, il s'inscrivit
au barreau de Paris en 1855. Rédacteur au journal d'opposition le Temps,
il publia à la fin du second Empire des brochures dénonçant les abus du régime
(les Comptes fantastiques d'Haussmann). Élu député républicain au corps législatif
en 1869, il fut nommé préfet de la Seine puis maire de Paris après la défaite
de Sedan et la déchéance de l'empereur (4septembre 1870). Chargé du ravitaillement
de la population et du maintien de l'ordre pendant le siège de la capitale,
il organisa les restrictions et s'attira le surnom de Ferry Famine. Il s'enfuit
le 18 mars 1871, au début de la Commune de Paris. De nouveau préfet de la Seine
quelques mois plus tard, puis ministre plénipotentiaire en Grèce (1872-1873),
ce républicain modéré, positiviste et anticlérical, siégea à l'Assemblée
nationale dans l'opposition au régime d'ordre moral de Mac-Mahon jusqu'en 1879.
Créateur de la gauche républicaine, père de la IIIeRépublique, il occupa
à partir de cette période de très nombreux postes ministériels, poursuivant
son œuvre de «républicanisation!» de la société civile à travers un nouveau
cadre juridique. Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts (1879-1881,
1882, 1883), il imposa aux congrégations une réglementation très stricte
et fit adopter les principales mesures de réforme de l'enseignement public:
laïcité, gratuité, caractère obligatoire de l'enseignement primaire, extension
de l'enseignement secondaire public aux jeunes filles. Nommé président du
Conseil (1880-1881, 1883-1885) et ministre des Affaires étrangères (1883-1885),
il contribua à établir les libertés publiques et fut à l'origine de quelques-unes
des grandes lois de la République française: liberté de la presse (1881), liberté
de réunion (1881), liberté syndicale (1884), loi sur le divorce (1884).
. Écarté de la présidence de la République peu de temps avant de subir un attentat
(1887), battu aux législatives par un boulangiste, il devint membre du Sénat
en 1891 et fut élu à sa présidence en 1893, l'année de sa mort.
Personnage marquant de la IIIeRépublique, Jules Ferry fut le premier à imposer
un républicanisme de gouvernement. Esprit scientiste en lutte contre les puissances
obscurantistes de la religion, modéré craignant les excès des républicains révolutionnaires
de l'extrême gauche, Ferry réconcilia l'idéal républicain avec la démocratie
dans la France du XIXesiècle.
Libéral, décentralisateur, il imposa l'idée que le citoyen moderne ne pourrait s'épanouir dans la société que s'il bénéficiait d'un accès démocratique au savoir et à la culture. Cet optimisme de la raison historique, imprégné de l'esprit de 1789 et des Lumières, allait trouver sa réalisation dans l'école de la République.
"Ferry, Jules", Encyclopédie Microsoft(R) Encarta(R) 99. (c) 1993-1998 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.