LA FRANCE DE L’INTEGRATION
Sociologie de la nation en 1990

Dominique Schnapper

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AVANT PROPOS

Automne 1986, projet de loi portant sur la réforme du code de la nationalité! Déchaînement des passions autour de deux des mesures proposées par cette réforme :

Modifier l’article 37-1 du CDN français qui donne au conjoint étranger d’un(e) français(e) le droit d’obtenir la nationalité française par simple déclaration.

Modifier l’article 44, qui permet aux jeunes étrangers nés en France d’acquérir la nationalité française à 18 ans, s’il a résidé en France pendant les 5 ans précédant sa majorité.

 

PREMIERE PARTIE : IDEES, IDEOLOGIES ET REALITES

 

CHAPITRE I : Deux idées de nation

Depuis l’annexion de l’Alsace lorraine, on oppose " la nation à l’allemande " à " la nation à la française ". D’un côté, l’historien Mommsen justifiait cette annexion au nom de critères ethniques et linguistiques : la langue, la civilisation, et sa tradition historique, l’Alsace était germanique, elle devait prendre la nationalité allemande. De l’autre, Fustel de Coulanges, affirmait que "  ce n’est ni la race, ni la langue qui fait la nationalité ". " Notre principe à nous - invoquant le principe de la révolution- qui est qu’une population ne peut être gouvernée que par rapport à des institutions qu’elle accepte librement et qu’elle doit aussi faire partie d’un état que par sa volonté et son consentement libre ".

Ainsi Mommsen qui s’inscrivit dans le courant de pensée des romantiques allemande notamment fonde l’idée de nation; non d’une histoire politique , mais d’une culture. Pour E Burke dans les réflexions sur la révolution française, la nation et le sentiment national ne peut être que l’aboutissement d’une longue histoire, où des liens fragiles se sont peu ... tissés pour construire une véritable communauté profonde : "  c’est au sein de nos familles que commencent nos affections publiques. De nos familles, nous passons au voisinage, aux gens que nous fréquentons et aux séjours que nous aimons dans notre province ". Ces divisions anc de notre pays, qui est le fruit des siècles et non le produit d’un acte soudain d’autorité, sont autant de ... images de notre grande patrie (...) sans que jamais ces inclinaisons subordonnées nuisent à l’amour que nous portons au pays de son entier (...) "

Pour E.Burke, l’ordre traditionnel doit être maintenu, non parce qu’il a existé, mais parce que le passé se prolonge dans le présent sous forme de croyances, de préjugés et de dispositions morales, parce que l’ancienneté des traditions démontre leur sagesse. Mais la tradition doit être vivante et dynamique. C’est dans la mesure où elle s’adapte à l’évolution des moeurs et se reforme sans cesse pour répondre aux transformations politique et économique qu’elle doit être maintenue.

Selon lui, quand la religion ne relie plus les individus, quand on s’interdit de recourir aux leçons de l’expérience héritée de pratiques séculaires, il ne reste plus rien de stable dans les divers modes de détention de la propriété ou d’exercice d’une fonction, servant de point d’appui aux parents qui se soucient de l’éducation à donner à leurs enfants.

La révolution a montre au monde la volonté du peuple en action, l’article 3 de la déclaration des droits de l’homme fonde la souveraineté de la nation : "  Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation . Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui’ n’en émane expressément ". C’est la nation - expression de la volonté générale selon Rousseau- qui désormais décide, commande, rédige la loi.

Pour John Locke, la naturalisation n’est pas seulement l’expression du droit de l’individu. Elle n’est pas non plus le moyen d’augmenter la puissance nationale en recrutant des soldats, c’est d’abord l’occasion de trouver des bras pour élever la force de travail et favoriser le développement économique et commercial. "  C’est le nombre du peuple qui fait la richesse du pays ".

1) 2 types d’idéaux et 2 idéologies

La pensée de la sociologie entre 1830 et 1900 a été marquée , dans l’élaboration et l’utilité de ses concepts fondamentaux par la différenciation entre les tenants du traditionalisme et ceux du modernisme. Pour les premiers, la communauté établit contre les individus les liens directs, profonds et affectifs, l’autorité morale, la hiérarchie fondée sur la nature biologique et historique règlent les relations sociales. Pour les autres, l’individu constitue la référence et la valeur expresse, d’où l’accent porte sur l’égalité civile, juridique et politique, la libération des moeurs contre les préjugés, la rationalité des organisations et du pouvoir présidentiel

2) Les droits de la nationalité

Le droit de la nationalité qui définit le lien juridique entre l’individu et l’état est en effet la traduction de la conception de la nation. La revendication nationale se fonde et s’affermit dans la conscience d’une communauté de culture, le sentiment d’une unité collective conduit, dans certaines circonstances historiques, à revendiquer une expression politique.

A l’âge de la mobilité des populations et des échanges eco, des mariages entre conjoints de nationalité différentes, un droit de la nationalité très ferme, ne peut manquer de créer de nombreux problèmes juridiques et sociaux.

Les soupçons des opposant au projet de la de la nationalité qui a été élaborée en 1987 par le gvt dirigé par J.Chirac : Demander aux jeunes d’origine étrangère de manifester leur volonté de devenir français risquait, selon eux, d’offrir à l’administration un prétexte pour éliminer de la nationalité française un certain nombre d’individus jugés indésirables.

Quel que soit le principe dominant, droit du sol (comme au EU: est U.S. tout citoyen né sur le sol des U.S.A.) ou le droit de filiation, dans tous les pays, l’immense majorité des citoyens ont acquis leur nationalité sans avoir manifeste de volonté.

C’est en France plus qu’ailleurs que fut proclamé le principe de la volonté comme fondement de l’idée de nation; La part des individus en France qui ont l’occasion de manifester leur volonté dans l’obtention ou l’acquisition de la citoyenneté est très faible : 89 % des enfants nés en France sont français par filiation parce qu’ils sont nés d’au moins un parent français. (art 17 du code de la nationalité fr.). S’il faut ajouter les enfants nés en France dont un des parents y est lui même né, plus de 90 % des enfants nés en France sont nés français. Même parmi ceux qui acquièrent la nationalité française pendant leur minorité par déclaration de leur parents ou quand ils ont entre 16 et 18 ans, avec l’autorisation de leurs parents ( art 52)

L’expression de la volonté intervient pour ceux qui acquièrent la nationalité française par déclaration : dans ce cas, le requérant a droit a la nationalité française s’il remplit les conditions fixées par la loi. Il s’agit des conjoints étrangers : après 6 mois de mariage si la vie commune n’a pas cessé a cette date et si le conjoint est resté français (art 37-1). Enfin, elle intervient dans le cas de la naturalisation où le postulant fait une demande.

Les conditions de recevabilité d’une demande de naturalisation sont au nombre de cinq :
- avoir au moins 18 ans
- résider en France de manière stable depuis au moins cinq ans
- ne pas avoir été ou être sous le coup d’une expulsion ou d’une assignation à résidence
- être de bonne vie, de bonnes moeurs
- ne pas avoir subi l’une des condamnations prévues par l’article 79 du code pénal
- être assimilé a la communauté française notamment par une connaissance suffisante de la langue

Comme pour toutes les autres lois de nationalisation, l’application de celle ci est aussi généreuse. A la différence de le majorité des pays d’immigration, les postulants ne sont pas soumis à des questions sur l’histoire et les institutions, ni à un test linguistique.

Pour l’immense majorité de ceux qui sont nés en France, ou de ceux qui acquièrent la nationalité française après la naissance, la nationalité est le résultat de caractéristiques objectives : la filiation ou par et le lieu de naissance. Les effets de la volonté individuelle sur la nationalité ne concernent que les populations marginales : d’où la théorie selon laquelle le fait être citoyen de participer à la vie quotidienne de la nation équivaut à affirmer quotidiennement sa nationalité.

Le droit français est de tous les droits européens le plus ouvert pour des raisons à la fois de légitimité politique ( la nation née de la révolution est dans son principe ouverte a tous ceux qui partagent ces valeurs et qui , en particulier, adhèrent aux droits de l’homme) et démographique ( la révolution démographique a entraîner la nécessite de faire appel aux étrangers)

Si les étrangers en situation régulière disposent des droits sociaux directement lies à l’activité professionnelle (transferts financiers ou droits civiques à l’intérieur de l’entreprise), seuls les citoyens disposent de droit politiques, du droit de voter et d’être élu, d’entrer dans la fonction publique . Le contrôle qu’exerce l’état dans les pays démocratiques sue l’accès à la nationalité constitue une nécessite pour assurer la permanence de la vie collective e travers la succession des générations.

La nation française est le fruit d’une volonté politique mise en œuvre pendant des siècles par l’état central qui s’est efforcé de constituer autour de lui, inscrite sur le sol national, une nation que son action séculaire a unifiée culturellement et politiquement. On entre différemment dans un groupe fonde sur des liens de nature d’abord biologique alors que son principe même de légitimité, l’appartenance a la nation française est ouverte ( au moins dans l’idéal) à tous ceux qui sont prêts a adopter ses valeurs. L’identités nationale n’y est pas un fait biologique, mais politique. On est en France par à la pratique d’une langue, par à l’apprentissage d’une culture, par à la volonté de participer a la vie eco. et politique.

En France, l’état a précédé et constitué la nation autour de lui.

Le relativité des droits de la nationalité tient à ce qu’ils sont politiques avant d’être moraux. Et ils assurent dans les pays démocratiques qui sont aussi ne général les pays d’immigration les mêmes fonctions sociales; d’une part garantir la permanence du lien juridique entre les individus et l’état a travers le renouvellement biologique de la population et d’autre part traiter des rapports entre la population nationale et les étrangers attires par les ressources eco ou l’attrait des régimes politiques libéraux et installes de manière permanente sur le sol national. Dans le cas de la France, il s’agit d’assurer ou de contribuer a assurer l’intégration progressive de ces populations. En Allemagne, le droit s’efforce d’abord de maintenir l’unité et l’identité culturelle du peuple allemand.

Autres différences entre la conception allemande et la conception française , porte sur la manière dont les traditions dans la constitution se maintiennent de génération en génération. Pour les premiers, le passe inscrit dans une sorte d’inconscient collectif se transmet selon une filiation de nature biologique et ethnique. Pour les français, ce n’est pas de descendre biologiquement de nos ancêtres les gaulois qui importe, mais d’avoir accepté vercingetorix comme une part de leur passe collectif, d’avoir adopté comme leur, la mémoire collective.

 

CHAPITRE II : DEFINITION SOCIOLOGIQUE.

Du point du vue sociologique, la nation historique moderne - symboliquement née avec la révolution française et qui a connu son épanouissement en Europe occidentale jusqu’à la WW1- a été une forme politique qui a transcende les différence entre les populations , qu’il s’agisse des différences objectives d’identité collective, religieuses, régionales ou morales ou des différences d’identité collective et les a intégrées en une identité organisée autour d’un projet politique commun.

La nation n’est pas qu’une idéologie . C’est une forme politique liée a la modernité, a la nécessite de la centralisation politique, aux besoins de l’organisation eco. à l’intensité accrue des échanges, à l’ambition démocratique. La nation s’affirme à la fois par une volonté de puissance à l’égard de l’extérieur, dont les conflits entre pays européens et la formations des empires coloniaux ont été les traductions et par rapport a l’instauration interne d’un système de normes et de valeurs spécifiques.

L’état est toujours instituteur de social. En établissant un espace juridique et politique commun, en fixant des règles entre les groupes et les individus, il suscite les formes de la vie collective. Les interventions pour réguler l’économie et assurer les transferts sociaux - l’état providence- ne font que prolonger et développer l’action de l’état souverain ... de l’ext et instituteur du social par l’imposition des normes et des valeurs communes. Dans la perspective de la réflexion sur la nation, l’état peut être analyse comme l’expression juridique et institutionnel, l’instrument que chaque nation se donne pour réaliser "  sa vocation unique, l’organisation séculaire de puissance de la nation ".

Cette définition entraîne 2 conséquences :

une nation est un rapport entre la diversité sociale, religieuse, régionale ou nationale de la population et un projet politique mis en œuvre par les institutions nationales ( et tout particulièrement l’état) est soutenu par un idéologie. Les sociétés sont normalement pluri ethniques avant que le projet de construction même d’une nation entraîne l’homogénéisation des cultures, et le développement des échanges.

L’idee d’intégration n’implique pas pour autant celle " d’harmonie " ni d’égalité dans la participation des divers groupes, elle signifie que la nation devient l’instance de régulation des inégalités, des rivalités et conflits intérieurs.

La nation est un processus d’intégration d populations diverses qui n’est jamais complètement achevé. L’unité culturelle et l’unité nationale ne peuvent jamais se confondre totalement.

1) Diversités objectives et projet politique.

Toutes les nation réunissent politiquement des populations diverses. Mais dans les vieilles nations européennes, cette diversité n’interdit pas l’existence de la nation . Toute nation est par définition multi culturelle, le problème politique étant de savoir si la diversité culturelle en terme d religion, de différences sociales, d’appartenance nationale est susceptible être transcendée par le projet commun. La coexistence d’un état nation unitaire et d’une société civile pluri culturelle est la définition même de la nation. Il importe de distinguer entre la réalité et idéologie qui apparaît comme l’instrument privilégié de l’élaboration nationale. C’est au nom d’un système de valeurs cohérent et systématique que les institutions étatiques peuvent justifier leur action integratrice.

Dans les faits, la politique d’assimilation n’a jamais réussi à éliminer les diversités. L’homogénéité des individus et des groupes à l’intérieur de la nation n’a été qu’un idéal , jamais concrètement réalisé. La France pourrait être juridiquement, politiquement, administrativement un et indivisible, elle ne devenait pas pour autant socialement et culturellement uniforme. La politique dite d’assimilation a été le moyen privilégié par lequel n’entretenait le projet commun , fondateur de la nation. Si elle a impose l’enseignement exclusif d la langue française et tente de refouler les specificites culturelles et religieuses dans l’ordre du prive, cette politique n’a pas pour autant supprime dans les faits les particularismes. Ainsi, l’unité culturelle a été une ambition ou une idée, un instrument de l’intégration nationale, non une réalité.

2) un processus continu d’intégration

Par définition, la nation se constitue par rapport à un processus continu. La politique dite d’intégration n’est pas un choix parmi d’autres possibilités, elle est en fait une nécessité

L’intégration comme processus, est et a toujours été génératif de la nation. Alors que l’affirmation des identités individuelles et collectives est désormais au centre des valeurs modernes, la politique d’assimilation paraît marquée du pêché du colonialisme extérieur ou intérieur, coupable de dissoudre l’identité de l’autre au nom d’un principe d’homogénéisation, réducteur des authenticité. D’où les choix des termes intégration, insertion qui suggèrent (1par2 années 80) que la politique suivie à l’égard des populations d’origine étrangères respecte leurs formes spécifiques d’identité.

L’ensemble du code de la nationalité conduit à ce que la majorité des hommes d’origine étrangère scolarisés en France, fassent leur service militaire. On sait bien, que dans bien des cas, l’armée donne une nouvelle occasion de formation à des jeunes ayant quitté le système scolaire sans diplôme et que son action prolonge celle de l’école.

En ce qui concerne les moeurs familiaux on constate que la pression qu’exerce l’ensemble du corps social français pour contraindre les familles maghrébines à se conformer à nos valeurs familiales montre à l’évidence que l’idéologie dominante reste en dépit des tentatives de réhabilitation des cultures le plus souvent réduites à leurs aspects folkloriques, celle de l’assimilation culturelle des étrangers. Tout statut de minorité reconnu et discriminatoire est contraire au principe de l’égalité démocratique. Ainsi, dans les sociétés démocratiques qui ne peuvent admettre le principe de l’inégalité des divers groupes, n’ .. le choix entre une politique dite d’assimilation et d’intégration et une politique de promotion du pluralisme culturel.

La politique nationale continue à ne pas admettre la représentation politique des groupes nationaux en tant que tels, par exemple les nombreuses associations portugaises n’ont pas de rôles politiques, elles interviennent auprès des autorités locales que pour traiter de leurs problèmes de gestion quotidienne. Bien des jeunes d’origine maghrébine ont critiqué la politique de SOS racisme et le rôle que jouaient les juifs dans le mouvement. Pourtant SOS racisme et FR- + ont eu la même fonction sociale de faire participer réellement et symboliquement les jeunes nés de parents émigrés à la vie politique française sur une base non ethnique, mais universelle.

L’auteur utilise le terme d’intégration pour designer les divers processus par lesquels les immigres comme l’ensemble de la population réunie dans une identité nationale participent à la vie sociale. L’intégration des immigres est un cas particulier de l’intégration nationale.

3)L’intégration à la française

La centralisation politique, l’effort poursuivi pendant des siècles pour confondre l’unité politique et l’unité culturelle par l’unité politique fondamentale de la France avec le japon, l’état nation par excellence.

La nation proclamée comme source de légitimité politique au moment de la révolution est le résultat de l’action séculaire de la monarchie qui par 1 politique d’héritages, mariages et conquêtes successivement réuni autour de la Couronne. La révolution par son grand projet idéologique a renforce la force de ce projet collectif et la valeur qui lui était accordée. De plus la population française s’est constituée à partir des migrations. La faiblesse de la fécondité a imposé de recruter en dehors des frontières des ingénieurs anglais et allemands, des ouvriers belges, italiens, espagnols, polonais etc. et de transformer leurs enfants en citoyens français soumis à l’obligation militaire.

L’unité nationale se fondait et s’affirmait par l’unité culturelle, manifestée par l’emploi d’une même langue et la référence à une histoire commune. Tout particularisme, breton, corse, juif ou italien apparaissait comme une menace objective à l’unité nationale. Les diverses instances nationales de socialisation, l’école, l’armée et même les syndicats et les partis de gauche eurent pour objectif et pour effet de les transformer eux et leurs enfants en citoyens de la république, partageant les mêmes valeurs patriotiques. La promotion des populations d’origine étrangères s’est faite non pas collectivement comme aux USA, mais individuellement comme pour les autres citoyens français.

La législation de la nationalité particulièrement libérale, le caractère autoritaire et centralisé de l’enseignement primaire (qui se révèle aujourd’hui encore plus efficace pour socialiser les enfants d’origine étrangère que les systèmes britanniques ou allemand) constitue probablement des atouts dans le procès d’intégration nationale.

DEUXIEME PARTIE
DIVERSITES ET HOMOGENEITE

CHAPITRE 1 : Les révolutions tranquilles

Dans une nation à la française, les responsables ont pour ambition de renforcer l’homogénéité culturelle qui contribue à fonder et a entretenir la dimension communautaire de toutes nations. C’est tout le sens de l’action monarchique au long des siècles et de son effort pour imposer la langue française aux populations réunies au royaume de France qui constituaient autant d’ethnies différentes. L’organisation de l’unité administrative, avec la création, des départements, la promulgation d’un droit unique par napoléon achevèrent de créer l’espace juridique et politique commun. Cependant ce que l’homogénéisation comporte des limites car il n’est jamais achevé, n’excluant pas le maintient des particularismes.

1) Langue et religion

Ce sont les membres de catégories les plus cultivées qui continuent à utiliser volontairement la langue régionale dans la vie familiale. Son usage est désormais inscrit dans la logique de l’affirmation identitaire et de la distinction sociale.

Certains opposent avec angoisse le renouveaux de l’islam à l’affaiblissement de l’église catholique. Parmi les musulmans, on trouve à la fois des populations installées depuis dix ans en plus, des autres qui sont de passage en France. Le mouvement de retour à l’islam a des significations pour les uns et les autres.

parmi les musulmans installés, stabilisés grâce à l’élaboration d’une culture d’émigré qui ont adapté leur conduite aux nomes et aux exigences d’une société qui est devenue la leur, et souvent celle de leurs enfants, certains confrontés au risques du chômage et à la xénophobie, cherchent grâce aux pratiques musulmanes à réintégrer un monde protecteur. S’il y trouve une sorte de respect de soi, et l’expression d’une solidarité qui leur permettent de récupérer leurs valeurs propres. Mais ils admettent qu’ils doivent respecter les lois françaises et tenir compte des nécessités de la vie commune.

C’est cet islam tranquille qui est considéré par les institutions françaises comme un instrument de régulation des conduites et d’apaisement des conflits.

La demande de mosquées est, dans ce cas, moins une exigence religieuse que la manifestation du besoin d’un lieu de rencontre familier, d’un centre communautaire où l’on puisse trouver un enseignement de l’islam pour les enfants, un appui juridique, une source d’entraide matérielle et sociale. Elles permettent de rompre l’isolement des femmes, d’organiser les vacances au pays d’origine, etc. ...

Cet islam installé n’en introduit pas moins une nouvelle forme de diversité religieuse et culturelle. D’autres musulmans, réduits à un traditionalisme exacerbé trouvent dans la rigueur et la régularité des pratiques, un refuge moral et une protection contre la déculturation. C’est le sens du retour à l’islam observé chez les anciens harkis et leurs enfants.

Les attitudes des jeunes d’origine musulmane scolarisés en France sont d’un tout autre ordre. les pratiquants sont faibles. l’image négative qu’ils se font de l’islam est empruntée à celle que peuvent nourrir les autres enfants : religion autoritaire et exigeante, marquée par la répression des femmes. Ils ressentent un devoir de fidélité lié à l’attachement aux parents et aux grand parents et au soucis de leur dignité. Le maintient de la non consommation de porc et du jeûne du ramadan sont pour les élèves de ces, selon une enquête, des occasion de manifester leur respect à l’égard de leurs parents et de leur origine et de renouer symboliquement avec une tradition d’autant plus valorisée qu’elle est mal acceptée en France. Ces élèves revendiquent leur origine au nom de leur dignité personnelle, familiale, et collective et de réclamer au nom de cette dignité et des droits de l’homme qu’on construise des mosquées, qu’eux même ne fréquentent pas.

reste qu’on assiste effectivement à des retours à des pratiques plus strictes de l’islam, même parmi les jeunes scolarises en France. ils sont le plus souvent le fait de jeunes sans véritable perspective d’intégration professionnelle et sociale qui cherchent dans l’islam une compréhension aux échecs scolaires et sociaux, a la xénophobie que leurs manifestent voisins, policiers et employeurs potentiels. Mais il arrive aussi que certains musulmans parfaitement intégrés dans la société retrouvent comme les juifs et les catholiques, le sens et la valeur de leur religion d’origine.

2)L’hétérogénéité sociale

Les catégories dirigeantes forment toujours 1 % doue de caractéristiques propres auquel la réussite scolaire la plus élevée dans l’ordre du pouvoir - le passage par l’école polytechnique ou l’école nationale d’administration - ne permet pas toujours d’accéder. les différences d’origines sociales continuent à jouer leur rôle à l’intérieur des carrières les plus élevées, celles auxquelles prétendent les produits les meilleurs du système scolaire La démocratisation introduite par les concours de l’ENA a consisté à donner aux enfants des catégories moyennes intellectuelles ( souvent les enfants de profs ), l’accès à la haute fonction publique. Encore leur carrière n’est pas toujours aussi brillante que celle de leurs camarades, de même recrutement, issus de la moitié appartenant à la haute fonction publique, depuis 2 ou 3 générations.

Mais on ne peut s’en indigner. Les effets que décrivent les spécialistes de la mobilité sociale, qui empêchent les enfants des catégories > et moyennes de tomber parmi les ouvriers sont encore efficaces en ce qui concerne l’accès aux positions sociales les plus élevées. Les membres des catégories dirigeantes mettent en œuvre une série de démarches pour maintenir le niveau social de leurs enfants doués pour freiner la mobilité descendante des autres : écoles refuges pour les moins doués au point de vue scolaire, profession refuge ou le Kal de relation joue un rôle prépondérant, mariages par lesquels s’échangent le nom et les relations de la famille contre les capacités d’un conjoint moins bien né etc. ... Ils affirment un système de valeurs et des manières par lesquelles ils se différencient aux ambitions, justifiées par les mérites scolaires des nouveaux venus

L’hérédité professionnelle, mise en évidence par toutes les enquêtes sur la mobilité sociale, est étroitement liée à la socialisation familiale. Le rendement social des éléments est d’autant plus grand que les individu appartiennent à la moitié sociale élevée. L’influence de cette moitié d’origine se maintient tout au long de la vie professionnelle. L’hérédité professionnelle, toujours élevée, est surtout sensible dans le secteur public. C’est qu’elle est un moyen économique d’assurer la continuité des institutions à travers le renouvellement biologique des générations.

Les véritables inégalités séparent maintenant ceux qui disposent d’un emploi stable et ceux qui passent d’un emploi précaire à un autre, avec des périodes de chômage plus ou moins longues et, plus encore, ceux auxquels l’absence de qualification et les handicaps physiques et sociaux interdisent de participer à la production. C’est au dépend de cette population que s’affirment les différences : le rapport à l’emploi et à la protection sociale est source et indice des nouvelles différences sociales. A partir du moment où l’intégration se définit en terme de participation à la vie collective,... là une source essentielle des inégalités : dans une société riche, les exclus remplacent les pauvres.

Le premier facteur de différenciation sociale reste lié à la participation à la production . C’est par l’activité professionnelles que le statut des individus reste le mieux évalué. Le rôle prépondérant de la production dans les sociétés modernes expliquent que les professions et catégories socio professionnelles, fondées sur les différences de qualification, de métier et de rémunération, sont toujours l’indicateur essentiel pour rendre compte de la structure sociale. la position des individus n’est plus seulement liée à leur place dans le système économique, mais aussi à leurs liens avec la protection sociale institué par l’état providence et aux droits qu’ils détiennent sur lui - et cela augmente au fur et a mesure que s’étendent cette protection et les interventions de l’état pour compenser les effets sociaux de la crise économique.

A la suite de la crise, l’état providence a en effet multiplié les catégories juridiques en différenciant les statuts de l’emploi et en créant des catégories intermédiaires entre l’emploi, la retraite, et le chômage : par exemple, préretraités et chômeurs en fin de droits, intérimaires, titulaire d’un emploi dit atypique - comme les travaux d’utilité publique (TUC), les stages d’initiation à la vie professionnelle (SIUP) etc. ...En outre, la part des actifs occupés constituant moins de la moitié de la population adulte, environ le quart de la population, tient son statut de l’une des catégories élaborées par l’état providence : chômeurs, retraités, pré retraités, invalides du travail ou bénéficiaires de stages et de formations particulières.

Plus divers statuts d’assistés (entre 4 et 5 %) liés à un handicap physique ou moral, les autres à la charge d’enfants. Ils reposent sur l’idée que l’état doit au nom de la seule solidarité nationale et du respect des droits de l’homme, assurer la protection des plus démunis dans des conditions tolérables.

la distinction entre secteur publique et secteur privé est un facteur supplémentaire de différenciation de la population active occupée. Les employés ingénieurs ou cadres administratifs, exerçant la même profession et dotés du même diplôme, n’ont ni la même rémunération ni le même genre de vie, ni le même système de valeurs selon qu’il sont dans l’administration ou dans une entreprise privée. Dans le secteur privé : rémunération >, horaires de travail plus long, valeurs de l’efficacité et de la réussite. La part croissante des femmes dans une population active contribue encore à multiplier les catégories intermédiaires, rend plus flous les classements sociaux et les statuts.

3) Les immigrés

Rien ne permet d’affirmer que l’acculturation sit aujourd’hui différente que pour les générations précédantes. Les enfants d’immigrés scolarisés en France partagent la même culture que les enfants français des mêmes ½ sociaux. Cependant, les émigrés des générations précédentes se sont intégrés de manière sans doute plus douloureuse mais dans le silence et l’indifférence, alors qu’aujourd’hui le discours philosophique, l’action sociale, la réflexion sociologique et le débat politique et médiatique accompagnent et dramatisent le processus. L’intégration difficile des immigrés italiens, malgré des mouvements violents de xénophobie, ne sont pas traduite par rapport à la naissance du front national qui prend le problème des immigres comme centre de son programme. Les émigrés ne rencontrent pourtant pas une hostilité plus violente que celle envers les immigrés italiens;

Chaque population immigrée se trouve devant la nécessité de reinterpreter certaines de ses traditions en fonction des exigences qui évoluent dans le temps, de la société d’accueil. L’homogénéisation des population n’est pas la condition nécessaire pour former une nation. Mais l’espace politique national suppose que s’établissent entre les individus des relations inter personnelles, qu’ils participent au même espace juridique, administratif et politique. Il est nécessaire dans le cas des maghrébins en France qu’il reinterpretent deux dimensions de leur tradition : le droit personnel de l’islam et en particulier les dispositions concernant les femmes, la non séparation du domaine public et privé, du religieux et du politique, contraire à la tradition laïque de la politique française.

On s’étonnera de la forme extrême qu’a prise le conflit du foulard islamique en oct. nov. 89. Toutefois, il soulève des passions car directement lié à la conception musulmane de la femme, soulevant symboliquement la question de la laïcité, il traduisait les 2 problèmes que pose la nécessaire intégration es populations musulmanes.

L’islam constitue en effet une référence religieuse qui gouverne la vie quotidienne des individus dans ses aspects les plus intimes et les rapports que le groupe entretient avec le pouvoir. L’islam est un ensemble religieux et politique. Si les musulmans n’acceptaient pas de reinterpreter l’islam comme un mode de vie privée, une culture intellectuelle, une sociabilité et une vie associative spécifique, une fidélité sentimentale, intellectuelle et symbolique à leur pays d’origine, s’ils voulaient être reconnus en tant que tels comme une communauté politique, ils remettraient en question la confusion entre la nationalité et la citoyenneté qui fonde la légitimité politique.

Comme peser dans le processus intégration des populations maghrébines - autour desquelles se concentrent les interrogations et les inquiétudes - d’une part, les spécificité dans l’ordre du privé, dans le rapport entre le politique te le religieux et d’autre part, l’acculturation déjà acquise par l’effet de l’histoire coloniale, en tout cas en Algérie, qui les lie en une intimité hostile ou ambiguë de la France ? Pour répondre a ces questions, il importe d’analyser ce que fut le trajet migratoire de ces populations méditerranéennes qui, entre la fin des années 50 et la moitié des années 70 vinrent travailler dans les pays du nord, riches et qui se sont beaucoup installés en France et dont les enfants sont maintenant devenus des citoyens français.

 

CHAPITRE DEUX : les projet des migrants

Sous le terme unique de migration, on désigne les déplacements géographiques de populations d’une région à une autre, d’un pays à un autre, qui constituent des phénomènes sociaux différents. Le projet migratoire caractérise la migration qui conduisit vers les pays de l’Europe occidentale pendant les années de leur développement économique glorieux, des populations issues des pays européens du sud, alors moins riche puis des pays du tiers monde, en particulier du Maghreb et d’Afrique du noire. Pendant ces trente ans, les immigres occupèrent les postes d’ouvriers non qualifiés, puis progressivement , beaucoup d’entre eux s’installèrent.

Les travailleurs émigres ne constituent pas une population homogène. Ils diffèrent les uns des autres par leur culture d’origine, par le moment de la migration, par le rapport à l’histoire de la société d’origine et de la société d’immigration, par la trajectoire individuelle quia précède la migration. Pourtant, malgré la variété des conditions et des significations de la migration, il existe des constantes dans l’acculturation des migrants de l’immigration dite économique de l’après seconde guerre mondiale, dans la mesure où elles découlent directement de leur condition émigres confrontes aux mêmes exigences d’une société moderne.

L’émigration a été tout à la fois économique et culturelle. Les français et les immigrés eux mêmes l’ont voulu et pense comme seulement économique. Les grandes entreprises allaient chercher dans les villages de Kabylie ou du Maroc, une main d’œuvre non qualifiée, docile et bon marché. De leurs côté, portugais, yougoslaves ou maghrébins voulaient gagner un salaire relativement élevé. Personne n’a vu que l’immigration traduisait aussi une forme d’aspiration à la modernité.

Depuis les années 60, les immigrés ont donné à leur départ le sens d’un projet de mobilité né à l’intérieur du pays d’immigration, dans lequel l’activité professionnelle constituait une étape nécessaire et provisoire. La migration venait accélérer un processus déjà entamé, la destruction des rapports sociaux traditionnels et la remise en question des rôles familiaux sous l’effet de l’urbanisation. Les migrants ont constitués une population pauvre sans doute, mais non misérable et rendue ambitieuse ( sa position sociale dans le pays pauvre d’origine) C’est moins la fuite devant la famine et la misère qui a poussé les ouvriers turcs, portugais, espagnols ou maghrébins vers la France que la volonté d’améliorer leur sort matériel ou d’accéder à une autre forme ou une autre de modernité.

L’acculturation à la société d’immigration contribue à infléchir le projet initial. A l’emploi est lié, outre le statut social, la justification de sa présence et le salaire, toute une série de droit que l’émigré peut progressivement apprendre à exercer : droit d’être élu comme délégué du personnel et du comité d’entreprise, membre des conseils des prud’hommes. La participation syndicale est aussi une forme d’apprentissage de la vie politique.

La première acculturation liée à l’emploi est complétée par les effets du regroupement familial, qui en France, s’est réalisé en moyenne trois ans après l’émigration du chef de famille. Il constitue alors le facteur essentiel et le signe de la transformation du sens de l’émigration : l’émigré cesse d’être défini par son seul rôle de travailleur provisoire. Il n’existe d’ailleurs, pas de migration de travailleurs qui ne se soient pas transformé en migration de peuplement. Soit que le travailleur fasse venir sa famille du pays d’origine, soit qu’il en constitue une dans le pays d’installation avec une autre immigrée ou avec une indigène.

La présence des femmes constitue un facteur efficace d’accès à la modernité. Alors que les comportements des hommes seuls sont dictés par la volonté d’épargner sur le logement, la nourriture et les loisirs pour investir dans leur pays d’origine, la présence de la famille impose et justifie un même comportement, celui de conservateur. La contradiction entre le premier comportement du migrant et celles de consommation venues de s femmes et des enfants scolarises dans le pays d’installation apparaît rapidement. A travers les mêmes comportements économiques, toutes les relations à l’intérieur du groupe familial sont ainsi remises en question.

 

1) Noyau dur et combinaison culturelle.

Malgré les évolutions différentes des populations, on constate une évolution commune vers la nucléarisation de la famille, qui devient communauté de consommation, quelque fois de production, centre de décision commune. Les femmes et les enfants, éléments novateurs, remettent ne question l’autorité traditionnelle du chef de famille. La situation d’émigration, en réduisant la vie sociale à la famille, renforce les liens qui unissent la femme aux enfants. Dans un pays étranger, l’intensité renouvelée des relations entre la mère et les enfants conduit celle là à transmettre un ensemble de normes explicitées sous forme de jugement moraux et de rappel à l’ordre plus ou moins énergiques. L’islam fournit éventuellement un système d’explication et de justification à la transmission des normes de comportement conformes à la société d’origine.

Par leur position entre deux cultures, les enfants des migrants prennent conscience de la distinction entre ce que l’on appelle le noyau dur de la culture d’origine et ce qui est le résultat de l’acculturation à la société globale. A travers le relation intime entre les parents, souvent la mère, et l’enfant est incorporée à l’individu, se transmet toute une morale, un système de normes et de comportements selon ‘âge, le sexe et les statut familial, qui se traduit dans la culture algérienne par exemple par les relations de respect entre les générations et les sexes, source de l’honneur familial.

C’est l’existence de ce noyau dur qui rend compte de l’attachement aux pratiques culinaires du pays d’origine que manifestent tous les émigres de tous les pays. A travers cet attachement qu’ils transmettent à leurs enfants, c’est d’une certaine façon, tout l’ordre du monde qui s’exprime. Cet ordre est d’abord l’ordre des normes de comportement selon le statut familial et le sexe, tout particulièrement, en ce qui concerne les filles dont l’honneur doit être protégé jusqu’à leur mariage, et les femmes qui doivent rester le ciment de la famille.

Le travail ou la participation à la production peut ne pas être directement liés à la conception des rôles sexuels et familiaux ce qui autorise comme dans le cas des émigres installes en France, une dichotomie, stabilisée entre la vie du travail et celle de la famille où se trouve préservée pour l’essentiel la conception traditionnelle. Dans d’autres groupe, le lien entre les deux est si étroit que l’individu refuse de modifier une vie de travail trop liée a sa conception des rôles sexuels et familiaux.

La masse des immigres aujourd’hui en France est formée de populations venues de l’Europe et du Maghreb, pour lesquels la conception du travail est suffisamment proche de la France pour que l’acculturation au travail est pu se faire sans provoquer de remise en question de l’identité collective.

L’émigré participe à la société dans laquelle il est installé au moins par l’intermédiaire de l’activité professionnelle, sans être pourtant contraint de remettre en question son identité intime. La famille s’efforce de maintenir et de transmettre à ses enfants les normes de comportement conformes au modèle du pays d’origine, tel qu’il était au moment de leur départ. Or, dans les campagnes turques ou algériennes, la famille patriarcale commence progressivement a se disloquer sous l’effet de l’urbanisation; en sorte que de nombreux enfants de migrant dont les parents ont réduits a ce blocage culturel se voient élevés de manière plus rigoureuse et moins moderne que leurs cousins restes dans le pays d’origine.

Il est facile de comprendre, ainsi l’échec des politiques de retour que les pays d’Europe occidentale ont tenté de mettre sur place dans les années 70 quand la crise économique a rendu inutile la présence de nombreux immigres. devenus producteur, puis consommateur dans un pays moderne, la grande majorité des immigres vivaient comme une régression le retour dans un pays plus pauvre. La régression ne serait pas seulement économique. Les émigres ont élaboré une culture spécifique en bricolant autour du noyau dur de la culture d’origine des éléments empruntes a la culture moderne et française. La preuve de leur acculturation est fournie par les difficultés qu’eux même et leurs enfants rencontrent lors de leur retour dans leur village d’origine.

La culture des immigres de France aujourd’hui est une culture des émigres de France, dans laquelle se combinent un noyau dur et des éléments empruntes a la société moderne ou aux ½ sociaux dont les émigres partagent le genre de vie et reinterpretes selon les normes de la société d’origine. Elle interdit leur retour dans un pays qui a lui même changé.

Émigres et politique : la dichotomie entre l’univers professionnel et celui de la vie privée laisse t il de la place pour une forme de participation politique ? Dans leur différence initiale d travailleur étranger, les émigres restés citoyen de leur pays d’origine, se voient refuser par définition toute forme d’action ou de participation politique. Mais dans les démocraties libérales, si les émigres ne disposent ni de droits de vote ni du droit de concourir pour les emplois publics, ils ont des droits directement lies à leurs activités professionnelles, droit de grève, etc. ... des droits sociaux (protection sociale)

2) La reinterprétation nationale du projet migratoire.

relation ambiguë, caractéristique de tous les groupes minoritaires entretenue par les émigres avec la société d’émigration : attirance non formulée à l’égard de la modernité et condamnation explicite des comportements des français et des autres émigres au nom de la supériorité morale te religieuse de l’islam. Les populations minoritaires compensent leur infériorité sociale objective par la référence à leur supériorité morale.

Le passe colonial, avec son inégalité juridique te politique entre les colonisateurs et le colonisé, le souvenir de la guerre resté très présent, continue à définir l’horizon des relatons entre français et algériens. Il nourrit de l’hostilité et de la xénophobie qui s’expriment tout particulièrement à l’égard des algériens. L’image de la société algérienne, socialiste et peu démocratique ne constitue pas une référence valorisante. A court terme, il rend plus difficile aux parents algériens de reconnaître le fait indiscutable de l’acculturation et de l’intégration progressive de leurs enfants à la société française et risque de donner encore longtemps aux forme de cette intégration directement liée a la citoyenneté, e particulier la naturalisation et le service national, le sens d’une trahison.

Quel que soit l’horizon historique des relations entre la France et le pays d’origine, les études des enfants et leur avenir deviennent les nouvelles justifications du projet migratoire.

3) Double référence et identité dormante

70 % des enfants émigres sont nés en France et ils n’ont pas hérite d’une culture émigres. Ils connaissent une socialisation familiale avec des parents déjà partiellement acculturés aux normes de la société d’installation qui ne recoupe pas celles qu’ils auraient connue si leur parents étaient restes dans leurs pays d’origine, ni celle que connaissent les autres enfants des mêmes catégories sociales, qui ne sont pas issu de l’émigration.

La socialisation familiale se mêle ou se heurte à celle de l’école et de groupe des pairs, à l’influence des mass media et à l’ensemble des interactions avec la société globale. Les enfants d’émigrés en France sont culturellement français avant d le devenir juridiquement, pour la majorité d’entre eux quand ils ne le sont pas à leur naissance. Porteur d’une culture et d’une condition spécifique, ils démontrent l’ irréalité fondamentale du projet ou du mythe du retour entretenu par leur parents.

Le fait massif est l’acculturation des enfants de migrants scolarises en France et leur volonté d’intégration. S’ils ont les mêmes connaissances, les mêmes goûts, les mêmes références culturelles et scolaires, les mêmes comportements que les enfants appartenant à la même moitié sociale. Mais leur participation a la vie collective n’en sera pas pour autant facilitée. Dans la mesure précisément où ils sont devenus proches des autres, ils suscitent tout particulièrement les passion xénophobes.

Le discours sur la double appartenance et la double identité qu’ils tiennent volontiers ne doivent pas être interprétés comme traduisant une double appartenance de fait mais une double référence identitaire. On pourrait qualifier leur nationalité de dormante, c’est a dire provisoirement oubliée mais susceptible d’être réactivée, si l’individu regagnait son pays d’origine. Ils maintiennent avec leur pays d’origine de leur pères éventuellement quelques formes d’échanges ( vacances, liens commerciaux), mais surtout des liens sentimentaux et symboliques d’autant plus revendiques que leur pays d’origine fait l’objet de mépris ou qu’ils se heurtent à la xénophobie de la société dans laquelle ils vivent.

 

CHAPITRE TROIS :
Les modes d’acculturation

1) L’acculturation à la modernité.

La société d’installation, dont les besoins en main d’œuvre au cours des trente glorieuses est à l’origine de la migration, ne perçoit l’émigré que comme un travailler. L’émigré est un travailleur temporaire, venu pour un temps limité remplir une tâche précise et qui accumule l’argent pour repartir dans son pays. Définition valable pour des émigrés au début de leur séjour. De fait, l’intériorisation pour un temps par les émigrés d’une condition sociale conforme cette définition. Les émigrés turcs par exemple, pendant leurs premières années en France et en Allemagne travaillent le plus possible pour accumuler le maximum d’argent et transférer cet argent épargné vers leur pays, où ils se constituent un capital pour les achats immobiliers ou des fonds de commerce. La consommation est réduite au profit de l’épargne envoyée en Turquie. Le logement quand il ne s’agit pas du foyer de travailleur, ne comprend que le mini de meubles. Les relations avec le pays d’immigration où le séjour est considéré comme provisoire sont limitées aux relations de travail indispensables. Le refus d’apprendre la langue du pays d’installation illustrer cette attitude d’enseignement.

Mais, toutes les enquêtes démontrent que ce rapport instrumental à la vie économique n’éxède pas les 2 ou 3 premières années. La présence dans la société d’immigration d’acculturation même partielle aux normes de travail collectif transforme le sens du projet ce d’autant plus que l’identité professionnelle est positif. L’acculturation liée à l’emploi est bientôt prolongée par les conséquences de la venue des familles : politique de regroupement familial entre 1965 et 1973 : 600.000 personnes entrées en France.

dés lors, l’émigré a cesse d’être seulement un travailleur, exclusivement définit par ce rôle. L’émigré c’est désormais une population d’hommes de femmes et d’enfants qui multiplient les occasions de pénétration des normes de la société d’installation par la scolarisation des enfants, la participation des femmes à) la production industrielle ou à la vie quotidienne des classe moyennes ou supérieures grâce au travail domestique. Une part croissante des femmes immigrées participe au marché du travail comme des enfants de migrants. Une immigration économique définie par et pour le travail est devenu une immigration de peuplement.

Les épouses qui rejoignent les hommes au nom du regroupement familial ont souvent pour but de réaliser un même projet de vie et e s’intégrer dans une société moderne. C’est ce que montre l’exemple de femmes jeunes et alphabétisées qui ont épousé un émigré plus âgé pour pouvoir quitter l’Algérie. La stratégie matrimoniale s’inscrit alors dans une stratégie de mobilité et d’accès à la modernité. Il y a aussi l’émigration des femmes seules, célibataires munies d’un diplôme qui ne parviennent pas à s’intégrer dans la société algérienne.

Les femmes qui ont tout intérêt à une remise en question de la tradition accélèrent le processus d’acculturation. Quand elles sont employées dans le travail domestique, elles partagent les logement occupes par des membres des classe supérieures et acquièrent une familiarité avec un mode de vie qui font d’elles des instruments privilégies de la société d’installation. C’est ainsi qu’elles ont intériorisé le nouvelles normes de consommation : équipement ménager, logement, nourriture, vêtements, rapport au corps entraînant une série de pratique . Par exemple la machine a laver, nouvelle conception du travail domestique du moment, la voiture, condition de l’indépendance familiale et symbole de la réussite, montrent l’accentuation des conduites de consommation aux dépens de l’épargne.

C’est le logement qui oppose longtemps, les émigres aux français des mêmes groupes sociaux. Dans les villes, ils occupent souvent les quartiers les plus pauvres, et les HLM les plus dégradés. Les conditions économiques et sociales qui pèsent sur le logement des classes populaires conjuguent leurs effets à ceux de l’attitude propre des émigres qui dans leur premier choix économique privilégient l’acquisition de biens mobiliers susceptibles d’être ramenés dans le pays d’origine, au dépend du logement français.

Les municipalités se sont efforcés d’éviter la construction de ghettos. Les étrangers sont évidemment regroupes dans les mêmes quartiers parce que ces quartiers sont pauvres. Mais ils côtoient les fr. . C’est d’ailleurs cette cohabitation de population diverses par leur mode de vie qui sont a l’origine des problèmes quotidiens dans les banlieues des grandes villes.

La contradiction entre les premier comportement des émigrants et les demandes de consommation de ses enfants apparaît rapidement et conduit à reinterpreter toutes les relations familiales. L’autorité du chef de famille est remise en question, les relations entre les époux sont remises en question.

La plus grande solidarité du couple s’accompagne d’une relation plus chaleureuse aux enfants. Les émigres déclarent attacher de l’importance aux études de leurs enfants, décident de leur installation définitive ou non au nom de leurs enfants, le projet initial de mobilité sociale que leur absence de qualification et le chômage actuel rendent impossible à réaliser pour eux même .Mais leur attitude à l’égard des études des femmes est souvent ambigu. Toutefois, la scolarisation des femmes d’origine maghrébine ne cesse de s’allonger.

2) Noyau dur et combinaison culturelle.

Résistance du noyau dur culturel. Les familles les plus modernisées gardent dans l’ordre du privé familial des specificites liées à leur socialisation première : d’où les difficultés signalées de la cohabitation de population différentes.

Depuis des siècles l’honneur de l’homme dans les populations musulmanes et en particulier maghrébines, passe par le comportement sexuel de la femme, c’est a dire de le mère, de l’épouse, de la sœur ou de la fille. La socialisation a la fois la plus intime et la plus politique implique de manière nécessaire et fondamentale la différenciation du domaine de l’homme (l’extérieur) et de celui de la femme (l’intérieur), la différence sexuée des comportements et du travail quotidien.

Cette culture qui lie de manière nécessaire l’honneur de l’homme au comportement sexuel de la femme continue a inspirer les jugements moraux portes par les émigrés turcs ou algériens sur les français et a dicter les conduites. De même les femmes respectent ces normes lorsqu’elles éduquent leurs filles et leurs garçons en fonction des rôles traditionnels, en enseignant les travaux ménagers aux filles et en surveillant les conduites, en laissant les fils "  aussi libres que leur père "

L’émigré s’efforce ainsi de transmettre a ses enfants le noyau dur de sa propre culture.

L’attachement aux pratiques culinaires que manifestent tous les migrants est lié a ce que l’élaboration culinaire est partie intégrante du rôle de la mère. On ne comprendrait pas l’attachement que manifestent les migrants et même leurs fils participant pleinement à la société française pour certains aspects de la cuisine familiale si l’on oubliait qu’ a travers la fabrication de la construction familiale et l’appréciation des plats uniques les jours de fête, c’est tout le rôle de la mère qui s’exprime. En interdisant de manière passionnée la consommation de porc a leurs enfants, ce qui es conduit a refuser la convivialité normale donc a ne pas fréquenter la cantine de l’école et a refuser les invitations de leur camarade, les migrants tentent de transmettre à leurs enfants tout l’ordre moral, qui est aussi tout l’ordre social de l’islam.

L’élaboration d’une culture stable dans laquelle le respect du noyau dur se combine avec des négociations périphériques permet a l’émigré de participer a la société d’installation, tout en maintenant son identité la plus profonde. Le fondement de la culture d’émigré réside dans cette dichotomie. Les communautés particulières favorisent la participation de leurs membres a la société globale ... par exemple.. Grâce à l’appui moral et social du groupe, les individus sont susceptibles de maintenir leur identité profonde tout en participant a la vie de la société dans laquelle ils sont installes.

La France ne favorise pas la constitution d’une culture d’émigré stable et transmissible, mais une simple combinaison culturelle chez les migrants eux même. Leurs enfants sont acculturés a la société française, ne reconnaissant pas l’existence de communauté particulières dans l’ordre politique, elle n’admet pas le même mode de participation sociale. Mais les populations étrangères sont libres de respecter les normes de leur culture d’origine dans la mesure où elles ne troublent pas l’ordre public.

Les nombreuses associations portugaises rassemblent toutes les générations, contribuent a entretenir des liens objectifs avec le Portugal en organisant matériellement les voyages, en facilitant la diffusion des produits locaux. Elles créent ainsi une ½ social grâce auquel se maintient un contrôle serre des comportements des jeunes. Constituant un prolongement de la famille, elles aident à régler collectivement les conflits qui s’élèvent entre les générations migrantes soucieuse de maintenir les normes traditionnelles.

Il faut pourtant se garder de voir dans la perpétuation des liens communautaires un simple facteur de conservation de la vie traditionnelle. Comme la famille ils fournissent aussi à l’émigré une forme d’intégration a la société d’installation en aidant a résoudre les conflits avec la société , en réduisant les conflits familiaux et l’élaboration acculturation limitée. L’exemple des émigrés portugais fortement intégrés autour de leur organisation montre que la solidarité communautaire empêche la deculturation et à long terme, favorise l’intégration de ses membres dans la société d’installation.

Dans la mesure où l’émigré a d’abord été exclusivement défini comme travailleur et dans la mesure ou il reste un travailleur pour lequel la réussite relative doit justifier la dure expérience de l’émigration, il connaît les mêmes ennuis, la même humiliation, et la même de socialisation que les autres chômeurs. Mais en outre le chômage révèle les contradictions qui continuent à exister malgré la stabilité apparente de la culture d’émigré.

La maladie psychique apparaît chez des travailleurs qui ont séjourne plus de 20 ans en France apparemment sans problème d’adaptation avec une activité professionnelle régulière et une vie familiale stable. Le passage au statut adulte des enfants, matérialisé par les études puis l’activité professionnelle des femmes, contrairement a la tradition, le service militaire des fils, symbole de leur nouvelle nationalité, la conclusion des mariages des uns et des autres, indépendamment des règles que fixait la tradition remettent profondément en question le noyau dur culturel tel que l’a élaboré la socialisation de la prime enfance dans la société d’origine.

Le blocage culturel : ceux qui pour des raisons sociales ou individuelle ne peuvent bricoler une culture d’émigré se trouvent renvoyés a un traditionalisme renforce pour ne pas sombrer dans la deculturation. Attitude fréquente chez les harkis, c’est a dire les anciens algériens qui avaient été lié au pouvoir colonial et qui ont été amené en France. Leur condition particulière est le produit d’un piège historique. Les français ne les ont acceptés qu’avec réticence dans la mesure où ils avaient admis la reconstruction des événements imposés par le FLN victorieux selon laquelle les harkis avaient joue pendant la guerre d’Algérie le rôle de collabo français lors d la seconde guerre mondiale, condamnant les harkis au rôle de traîtres. Plus que d’autres désireux de " s’assimiler " et d’autant plus qu’il leur était interdit de cultiver l’illusion du provisoire et d’entretenir le mythe du retour, également mal acceptes par les français et par les émigrés algériens, les harkis se sont retrouves dramatiquement désarmés pour s’intégrer a la société française. C’est particulièrement dans les familles de harkis que les femmes nées et élevées en France découvrent lors de leur voyage en Algérie qu’elles ont été traitées de manière plus sévère, conformément a la tradition que leur cousines restées dans une Algérie touchée elle aussi par la modernité. Les femmes d’immigrés économiques font la même expérience.

3) Le reinterpretation nationale du projet migratoire.

On a dit combien l’histoire del’empire donnait aux émigrés turcs une conscience collective glorieuse et entretenait leur mépris pour les autres musulmans, combien le passé colonial continuait des deux cotes a peser sur les relations entre maghrébins différents sur le plan national, la reinterpretation du projet migratoire par les algériens se concentre autour du projet de mobilité des enfants par l’intermédiaire de leurs études. Attribuant a leurs seuls enfants les difficultés que ces derniers et eux même rencontrent pour se réinstaller sur leur pays d’origine et transférant sur eux les projets d’ascension sociale qu’ils nourrissent pour eux même et pour satisfaire les émigrés algériens comme tous les émigrés trouvent dans l’avenir de leurs enfants la raison et la justification pour prolonger leur séjour en France.

C’est d’ailleurs pourquoi leurs attentes a l’égard de l’école française et quant il y a eut échec, a l’égard de l’armée comme lieu de formation, sont particulièrement fortes. Les études des enfants sont au cœur de la reinterpretation de leur projet migratoire.

4) L’intégration des enfants d’émigrés.

Les adolescent d’origine maghrébine et musulmane par leur appartenance aux familles socialement modestes, les plus nombreux, par leur référence à la tradition musulmane, par la xénophobie qui s’attache a eux de manière privilégiée semblent concentrer toutes les difficultés objectives pour s’intégrer à la société ou ils sont nés.

Si l’échec scolaire il y a , il ne concerne pas l ’école comme instance de socialisation. D’autant plus que contraint à une affirmation souvent répandue, échec scolaire des enfants d’immigrés n’est pas supérieur à celui des enfants des mêmes catégories sociales.

L’effet de cette acculturation est que leur connaissance te leur pratique de l’islam sont faibles, souvent nulles. La faveur qui s’exprime pour la construction de mosquées se fonde ou se justifie par le respect de l’égalité et de la dignité plutôt qu’à la solidarité nationale ou religieuse.

L’identification à l’enseignement du français est passe par l’école où échec scolaire de beaucoup empêche ni la constitution de groupes de pairs, ni la socialisation au monde scolaire par le sport et la galère des banlieues des grandes villes, par la diffusion de médias et des instruments audiovisuels de la chanson et du rock. Comme les autres jeunes des catégories populaires, ils entretiennent une sociabilité instable, fondée sur les goûts personnels et les convictions privées, et partagent avec eux la culture des médias et la " communication "

L’action de l’école est aujourd’hui relayée et amplifiée par la télévision qui est aussi productrice des normes par les éducateurs et travailleurs sociaux chargés d’animer ou de contrôler les banlieues populaires.

L’acculturation des jeunes issus de l’émigration leur rend le retour au pays d’origine des parents difficile, sinon impossible. Quelle que soit la fidélité avec la quelle les jeunes portugais et espagnols scolarisés en France retournent chaque été dans le village d’origine de leur parent, ils font expérience des tensions qui opposent aux émigrés désignés comme français, ceux qui sont restes sur place. Les jeunes franco algériens qui rentrent faire leur service militaire en Algérie sont rapidement juges inassimilables par les responsables de l’armée parce qu’il savent mal l’arabe et parce que leur attitude indépendante, née de la socialisation en France est mal acceptée par les autorités militaires.

Dans la mesure où leur condition sociale est plus problématique que celle des jeunes français issu des mêmes catégories sociales, ils ont une conscience et un engagement politique supérieur. Ils ont des habitudes moins permissives en ce qui concerne la vie sexuelle et les rapports au corps qui traduisent l’effet de la transmission du noyau dur culturel par leurs parents. Appartenant majoritairement a des catégories sociales basses, ils ont plus de chances de se retrouver dans des banlieues, désorganisées par la fin de la culture prolétarienne et de provoquer en priorité des manifestations de xénophobie. l’apparition récente de bandes de jeunes définies par leur identité ethnique, si elle se développait, pourrait constituer un facteur nouveaux et dangereux pour la vie sociale.

Tous les jeunes issus de l’émigration qui jugent dépassés ou anarchique les moeurs de leurs cousins restes au Maghreb ou au Portugal, ne se sentent pas chez eux quand ils retournent dans le pays d’origine de leurs parents. Ils prennent conscience du fait qu’ils sont effectivement français. Mais outre l’attachement aux parents et la transmission su noyau culturel dur, l’attitude des français a leur égard ne leur donne pas le sentiment d’être acceptes en France et traites comme les autres. : la xénophobie dont ils sont victimes leur interdit une identification simple a la société française. La double identité peut être analysée par les individus selon leur système de valeurs et de réussite dans la société française comme une source de richesse ou au contraire comme une double non appartenance. Autrement dit , ceux qui par leurs qualités sociales et individuelles, pour la surmonter la considèrent comme une richesse. Pour les plus modestes, l’épreuve peut devenir trop lourde et provoquer la desocialisation, que traduisent toutes les formes de marginalité et de délinquance.

la crise familiale : c’est autour des jeunes femmes que les conflits familiaux sont les plus violents dans les familles maghrébines puisque c’est autour de leur comportement que s’affirme l’honneur familial et que s’exprime le noyau dur culturel. L’attitude des parents à l’égard es filles a d’ailleurs pour effet de leur donner un avantage par rapport aux garçons en ce qui concerne la réussite scolaire parce qu’elles savent que leur réussite à l’école est la condition de leur indépendance. En outre, l’école transmet la valeur de l’égalité entre les deux sexes, et la meilleure réussite des filles leur facilite l’entrée sur le marché du travail par rapport aux garçons, ce qui bouleverse le fondement même de l’autorité a l’intérieur de la famille et par conséquence tout le noyau dur culturel.

L’intériorisation des valeur de l’égalité conduit à s’insurger contre le destin que leur attribue ma tradition islamique. L’incompréhension pour les jeunes scolarises en France du système de l’honneur musulman qui lie de manière nécessaire l’honneur de l’homme et les comportements sexuels des femmes, conduit à une révolution à l’intérieur de la famille, même si dans leur majorité, elles ne rejettent pas le contenu de la tradition;

Placées entre les deux cultures et au cœur du conflit les jeunes sont ne position d’analyser l’effet sur les relation familiales de la dévalorisation de l’activité professionnelle du chef de famille( souvent ouvrier ou chômeur) et de leur propre promotion sociale, grâce a leur entrée sur le marché du travail : "  que tout les dépasse,passe encore quand c’est dehors, hors de chez eux. Mais quand c’est avec leurs enfants, c’est intolérable. " " Un père qui se croyait indispensable pour que ses enfants puissent vivre et a qui l’on vient apporter la preuve qu’on a plus besoin de lui . Dans les familles algériennes, l’important c’est l’homme. Mais voilà maintenant queux aussi se mettent à sortir comme les femmes, que eux aussi rapportent encore moins que les femmes ".

la remise en question de la supériorité du père est d’autant plus déchirante que les femmes sont plus que les autres membres de la famille susceptibles d’adopter le tenue et le consommations liées au mode de la vie urbaine et symbolique de la modernité et d’accéder au marche du travail. A travers cette remise en question du rôle du père assumant la direction morale et la responsabilité de la famille a travers la fin de la supériorité du frère, c’est tout le système mythique de la différenciation entre les deux sexes, c’est toute la conception et la perception du monde social , tout le noyau dur culturel qui sont remis en question. Aussi sont-elles plus nombreuses que les hommes (65%) : (43%) à refuser l’idée de donner a leurs enfants l’éducation qu’elles ont reçu.

Les populations migrantes dans leur majorité installées en France depuis une quinzaine d’années, connaissent une acculturation qui conduit la plupart d’entre eux à une culture d’émigré stabilisée. Ils ne constituent pas une menace à l’identité nationale, d’autant que leurs enfants sont les premiers à faire référence au discours de la révolution et des droits de l’homme et a invoquer les valeurs démocratiques.

La diversité objective des population d’origine étrangère n’est pas telle qu’elle constitue un obstacle à l’intégration nationale. Cependant les émigrés sont nombreux dans les banlieues mal intégrées des grandes villes ou la désagrégation de la culture ouvrière laisse la place a des situations anomiques. Les problèmes sociaux concernent prioritairement les enfants de migrant de certaines origines en particulier maghrébines. S’ils portent à l’extrême comme l’a montré François dubet, la condition des jeunes sans qualification issus des catégories populaires installes dans les banlieues qui ont cessé d’être organisée par les organisations communistes et la culture prolétarienne. Les algériens sont sur représentés dans l’enseignement spécial et parmi les chômeurs. Plus que les autres ils participent a la délinquance des banlieues. De plus, leur visibilité d’autant plus grande que travailleurs sociaux, sociologues, journalistes et hommes politiques contribuent volontairement ou non a l’accentuer, risque des jeunes de provoquer des sentiments de xénophobie, suscitant à leur tour des revendications identitaires violentes qui pourraient déclencher des conflits entre groupes d’origine différentes.

D’autre part, la situation économique et sociale au niveau des enfants, le nombre de ceux qui ne peuvent obtenir un emploi et dont la mauvaise intégration risque de conduire à la délinquance au même titre que de nombreux groupes de populations d’origine modeste et sans qualification.

 

TROISIEME PARTIE :
L’INTEGRATION AUTOUR D’UN PROJET POLITIQUE ?

 

PREMIER CHAPITRE : L’émiettement des institutions nationales.

 

Les républicains a leur arrivée au pouvoir dans les années 1880 ont crée des institutions chargées de construire la nation moderne. Ils ont confiés à l’école la tâche d’éduquer les enfants dans le patriotisme. Ils ont aussi chargée l’armée d’une fonction proprement civique en instaurant le service militaire universel.

Armée, école, ou église organisaient la vie collective autour de pratiques régulières (distributions des prix, certificat d’étude, examen entrée en sixième, messe dominicale, catéchisme ...) et diffusaient un système de valeurs cohérent et autoritaire.

A leur action s’est ajouté pour une autre partie de la population, l’effet de l’organisation des partis ouvriers et des syndicats qui ont fourni a leur membres un système d’interprétation du monde à forte valeur identitaire.

Aujourd’hui, il y a remise en question de ces institutions Elles ne s’imposent plus naturellement en fonction de leur utilité reconnue par tous, chacun s’estime en droit d’évaluer et de décider de les respecter ou de les refuser. A travers son discours ou son humeur " anti institutionnelle " l’individu justifie ses comportements par son besoin d’épanouissement personnel et par son jugement personnel.

Reprenons 4 des institutions ( l’enseignement, l’armée, église te les syndicats) dont le rôle fut capital pour la nation : à travers leurs évolutions, on pourra s’interroger sur les nouveaux modes de la participation sociale.

1) l’enseignement et l’acculturation

En 1880, les élèves enseignants devaient " par dessus tout apprendre que leur premier devoir est de faire aimer et comprendre la patrie "

Dés le début de leur scolarité, les enfants apprenaient qu’ils devaient avant tout défendre la patrie en tant que soldats. L’enseignement de l’histoire, en particulier, était chargé de faire naître "  et maintenir le patriotisme dans les générations que nous éduquons ". La géographie aussi soulignait l’utilité patriotique. L’instruction civique justifiait le patriotisme : " la France est la plus juste, la plus libre, la plus humaine des patries ".

ce livre veut seulement préciser quelques résultats essentiels : l’acculturation des enfants d’émigré montré que l’école garde une grande efficacité même si elle est aidée dans ce rôle par d’autres instances; le niveau ne baisse pas de manière absolue, il baisse dans certains domaines, pour certaines population et il monte dans d’autres pour le plus grand nombre mais l’école ne diffuse plus les thèmes de patriotisme et de la supériorité de la France.

L’acculturation : aujourd’hui, tous les enfants étrangers sont scolarises comme les français. Si l’on définit échec scolaire comme la non obtention d’un diplôme négociable sur le marché du travail, il ne s’en suit pas quand l’échec scolaire signifie aussi l’échec de l’école comme instance de socialisation. D’ailleurs les enfants étrangers ont les mêmes comportements et obtiennent les mêmes notes que les enfants français des mêmes catégories sociales. Si l’on compare les résultats scolaire de l’ensemble des enfants étrangers à celui des enfants français , les premiers connaissent un échec scolaire supérieur. Mais cette relation ne fait que traduire l’inégale appartenance des enfants étrangers et français aux catégories sociales défavorisées. Quand la comparaison porte sur les mêmes catégories sociales, le lien entre la nationalité et les résultats scolaires disparaissent ou même se renverse légèrement en faveur des enfants étrangers.

Des indicateurs indirects montrent la bonne compréhension du sujet d’enseignement par les émigrés : selon certains travaux réalisés a Marseille, beaucoup d’enfants d’origine maghrébine refuse d’apprendre l’arabe au profit des matières considérées comme nobles : latin, allemand ... qui permettent la fréquentation des meilleurs établissements, suivant en cela le comportement d toute la population. rappelons que la politique des langues et cultures d’origine qui prévoyait un enseignement dans la langue du pays d’origine par des maîtres venus de ces pays à l’intérieur de l’école a été dans l’ensemble un échec essentiellement parce que les populations concernées préféraient l’obtention de diplômes français a l’acquisition de la culture d’origine. De plus en plus d’émigrés connaissent des réseaux de scolarité et d’entraide, des formes intégration fondées sur la famille et parfois sur le voisinage qui compensent les handicaps socio culturels. C’est ainsi qu’on a pu expliquer que des groupes d’enfants étrangers qui habitent dans des immeubles défavorisés, n’en obtiennent pas moins des résultats scolaires suffisants.

Le système d’enseignement français était donne pour fonction dans les années 1980 de réunir des populations diverses par leurs origines régionales et nationales autour d’une langue et d’une culture commune : d’où son caractère centralise et autoritaire. Il continue a être efficace pour acculturer les enfants d’origine étrangère, qui y obtiennent les mêmes résultats que les autres, qu’un système décentralisé et peu autoritaire comme celui de la grande Bretagne par exemple qui supposait que les enfants bénéficiait d’une forte socialisation familiale. C’est le savoir moyen qui s’est diffuse plus largement . De plus, le contenu même s’est transféré : ce que l’école transmet le mieux ce sont les connaissances scientifiques et techniques c’est a dire les moyens de participer à uns société ou l’exigence technique a évolué, ce qu’elle transmet sans doute le moins, ce sont les fondements intellectuels de la modernité. La majorité des jeunes en sortant de l’école on une connaissance en informatique , en technique, ils ont moins fréquentés les auteurs anciens, écrivains et philosophes, connaissent moins bien l’histoire de France et la géographie que les catégories cultivées des générations précédentes. Or l’apprentissage de la langue et de la littérature, qui jouait un rôle prépondérant dans l’enseignement français jusqu’aux années 1960 diffusait l’idée nationale en développant l’attachement a la langue commune. Il fut l’un des objets de la constitution de la nation.

L’histoire, la géographie, l’instruction civique, pendant la troisième république entretenaient le patriotisme. Dans l’enseignement primaire et secondaire, on enseigne aujourd’hui moins les événements glorieux ou dramatiques d l’histoire de France qu’une histoire générale dans laquelle la part de la France a baissé, où la dimension économique et sociale prend la place des guerres, des traites et des révolutions.

En 1985, J.P. Chevenement réintroduit l’enseignement de l’instruction civique, tombé en désuétude depuis un trentaine d’années. Le programme retrouve les accents de la république triomphante : l’éducation civique apprend a l’enfant qu’il ne vit pas seul, qu’il procède d’une histoire, qu’il a des droits reconnus mais aussi des devoirs. Mais il ne s’agit plus de transmettre l’idée de la supériorité de la France. D’ailleurs, dans les collèges on doit enseigner la diversité des origines, des croyances, des opinions, des modes de vie. La tolérance, le refus du racisme, la diversité des cultures ......

Difficulté de tous les pays occidentaux pour recruter des enseignants, dues en particulier à la faiblesse de leurs salaires et à la dévalorisation relative de leur savoir par rapport a celui du reste de la population. Mais en France, l’enseignement primaire et secondaire à été plus qu’ailleurs un instrument privilégié de la mobilité ascendante et une instance a laquelle était confiée une mission nationale. Les difficultés de recrutement, malgré le chômage, la féminisation augmente a tous les degrés, confirment la crise. L’essentiel est que les enseignants ont cessé d’être les missionnaires pacifique d’une ambition universelle incarnée par leur patrie ce qui explique la distance qu’ils manifestent désormais a l’égard de l’institution.

L’enseignement ,’est plus l’instrument de la mobilité sociale des fils de paysans et d’ouvriers qui grâce a cette promotion et au nom de la noble mission d’instituer la nation, acceptaient des conditions de vie matériellement modestes, mais qui n’excluaient pas un certains prestige social. Il devient le refuges de membres ces catégories intermédiaires intellectuelles soucieux de se protéger par entrée dans la fonction publique contre l’âpreté de la compétition, en particulier des femmes souvent issues des catégories sociales moyennes ou mêmes supérieures. Ni pour les hommes, ni pour les femmes, il ne s’agit plus d’adhérer à une institution universelle et a transmettre à travers elle, a la nation dont la valeur supérieure transfigureraient la médiocrité de la condition matérielle.

2) L’armée

L’improbabilité de la guerre limite les effets intégrateurs de l’armée. L’armée comme l’école a renoncé àl’enseignement du patriotisme. Lorsqu’on a établi le service militaire universel en 1873 on voyait dans le service militaire le moyen de généraliser l’instruction. Les instituteurs devenus sous-officiers devaient poursuivre leur double mission : alphabétiser les recrues et en faire des patriotes.

Aussi efficace dans l’acculturation des populations d’origine étrangères que l’école, l’armée de la IIIème république collaborait aussi à son œuvre patriotique : l’hymne au drapeau, le défilé du 14 juillet , cérémonies devenues presque religieuses, faisant participer activement l’armée et la population à la symbolique nationale.

L’armée semble prolonger aujourd’hui l’action qu’elle a déjà menée auprès des enfants émigrés conserve une fonction essentielle, celle d’assurer la formation continue moins civique que technique. L’armée offre e certains jeunes une occasion de formation complémentaire et permet parfois de compenser des échecs du système d’enseignement. Dans les meilleurs cas, elle contribue a une intégration comparable a celle que donne l’emploi par la collaboration à une entreprise commune. Mais elle ne contribue plus guerre à l’intériorisation des valeurs patriotiques.

3) De l’église aux nouveaux mouvements religieux.

Église qui contrôlait les croyance et les pratiques collectives, constituaient, malgré la résistance à la forme républicaine de la nation, une instance intégration nationale.

Il y a affaiblissement brutal de certaines formes institutionnalisées de comportements, la baisse d’influence des structures religieuses sur la vie locale, la remise en cause de l'église en tant qu’organisation à ambition universelle : l’église ne diffuse plus un discours unifié qui organise de manière cohérente les croyances, les valeurs et conduites. La modernité tend à détruire l’adhésion aux institutions ecclésiastiques, mais en même temps, les facteurs sociaux suscitant l’incertitude essentielle augmente et nourrissent le besoin de croire des individus. On constate aussi le renforcement de la prière aux dépens d’autres pratiques collectives en particulier l’assistance a la messe : groupe de prières, retraites etc. se multiplient. Ce renforcement s’accompagne du refus quasi unanime des formes ritualisées des prières dans le milieu familial qui ne laissaient guerre de place à la participation subjective. Le rite n’est plus réserve a une classe sacerdotale mais accessible a chaque fidèle. Chacun devient créateur de sa pratique, libres de contraintes de l’espace, du temps, des formes institutionnelles. Le refus du ritualisme traditionnel et l’invention de nouveaux rituels traduisent la volonté de substituer une religion de conviction ou chacun est créateur de sa foi et de ses pratiques, à une religion d’appartenance. La relation avec dieu doit être l’occasion de l’épanouissement de soi et de l’enrichissement des relations avec autrui. Dissémination des croyances et des pratiques. L’église comme institution a la fois nationale et universelle organisant par un discours unique le rapport au monde s’est émietté.

4) La crise de la légitimité syndicale

Les syndicats connaissent la même crise de fréquentation que l’église catholique. Ils étaient l’expression identitaire et politique de la culture ouvrière, élaborée dans les vieilles ind : une culture marxiste et individuelle. Séparés par leur métier leur mode de vie et leurs aspiration dur reste de la société, les ouvriers voyaient dans l’adhésion à un syndicat le moyen privilégié d’une expression identitaire collective. Aujourd’hui l’évolution économique conduit au déclin de l’individu et de la culture ouvrière traditionnelle. La majorité des ouvriers est maintenant formée de jeunes, de femmes et d’immigrés dont les demandes sont diversifiées et diffèrent des revendications habituelles des syndicats, hausse des salaires et réduction du temps de travail. Les jeunes ouvriers, plus longtemps scolarises que leurs parents, avides de reconnaissance sociale, désireux de participer aux constitutions et au style de vie lies a la vie urbaine, admettent mal l’autorité syndicale et le contenu des revendications ( bcp par exemple souhaitent des heures sup)

La féminisation croissante de la classe ouvrière, la multiplication du nombre des chômeurs qui entretiennent chez les salariés la crainte de perte leur emploi, le nombre des titulaires d’emplois intérimaires, partiels, précaires ou atypiques dont les revendications portent sur la permanence de l’emploi et non sur sa rétribution, ni sur la réduction du temps de travail, contribuent encore a limiter la participation syndicale.

Les catégories les plus vulnérables, chômeurs, femmes, salariés du secteur privé, titulaires d’un emploi atypique sont les moins représentés dans les syndicats qui survivent grâce aux fonctionnaires. Le rapport aux syndicats a cesse être expressif et identitaire pour devenir instrumental : l’individu n’est plus l’adhérant d’un syndicat dans lequel s’exprime une identité personnelle a travers l’adoption d’un système cohérent de perception du monde et de principes d’action, mais le client provisoire et intéresse d’une organisation parmi d’autres, susceptibles de rendre un service particulier.

La transformation de syndicalistes en gestionnaires, (partenaires sociaux, ils assurent la gestion des caisses d’assurance maladie et d’allocation familiales, des UNEDIC des caisses de retraite) les avantages accordes aux militants syndicalistes de la fonction publique, la faiblesse de la syndicalisation dans les entreprises privées aboutissent a ce que la part relative des fonctionnaires n’augmente pas dans toutes les organisations syndicales. . Ils ne sont pas particulièrement aptes a comprendre les problèmes des entreprises dont les règles de fonctionnement très différentes des PTT ou de l’éducation nationale. Il sont aussi éloignés de expérience des travailleurs émigrés par définition exclus de la fonction publique.

Les syndicats continuent a avoir un rôle efficace dans la société alors que le nombre de militants et d’adhérants n’a jamais été aussi faible. Mais on peut s’interroger sur la fonction integratrice de ces organisations dont les ressources financières ne proviennent pas de cotisations de leur membres mais de subventions de l’état ou des entreprises qui sont dirigées par des négociateurs et des administrateurs qui souhaitent négocier au niveau national et non a celui de l’entreprise et qui d’ailler n’affirment plus une conception globale du monde.

CHAPITRE DEUX : le projet d’une société productiviste

Intégration est le produit de la participation des individus a l’action collective ou pour se tenir au niveau de l’individu, de leur capacité à élaborer et poursuivre un projet. Les individus les mieux intégrés sont en même temps titulaires d’un statut élevé, issu d’un emploi permanent a durée indéterminée et membre d’une grande famille insère dans un milieu social ou se multiplient les échanges matériels et symboliques.

Les sans statut qui n’ont ni emploi ni statuts né de la protection sociale sont des isoles, plus de la moitié des rmistes vivent seuls. Les populations desocialisees par le chômage et une série échecs professionnels font aussi expérience d’une non participation dans l’ordre des relations.

1) La participation a la production

C’est d’abord dans et par l’activité professionnelle que la majorité des individus participent a une entreprise collective. Les modes intégration au travail restent à la fois l’instrument et le modèle d la vie commune.

La hiérarchie des statuts sociaux est directement liée a la place de l’individu dans le système de production. Ceux qui sont titulaires d’un emploi à durée indéterminée bénéficient du statut le plus élevé. L’emploi permanent entraîne outre le salaire, une série de droits sociaux et politiques par quoi l’on peut définir un statut.

Les statuts nés de simples droits a l’assistance sont toujours supérieur. Ils reposent sur l’idée que L’état doit, au nom d’une solidarité national et du respect des droits de l’homme, assurer la survie des plus modestes dans des conditions que la société a un moment donne juge décentes. Quelle que soit la justification de l’assistance, l’absence de référence a un emploi condamne les assistes à un statut dévalorisé par rapport a tous les autres.

Les acteurs sociaux ont une conscience aiguë de cette hiérarchie des statuts. Ils aspirent à se retrouver au niveau supérieur : après un période de quelques mois, les chômeurs déclarent préférer retrouver un emploi, même atypique, les intérimaires ou vacataires rêvent du véritable emploi, c’est a dire d’un C.D.I. . Ils redoutent de tomber dans un statut inférieur. A l’exception des allocations familiales, la protection sociale générale dans la législation française est liée a l’emploi.

Le projet professionnel : l’idée de carrière oriente les conduites et donne un sens aux différents moments de son déroulement. Le projet professionnel peut ... des périodes de chômage, a condition qu’elles soient reconnues comme une étape nécessaire de formation, de réflexion ... et contrôlées a l’intérieur du plan de carrière.

Le chômage est toujours lié à la desocialisation . L’idéologie de la carrière concerne en premier lieu les cadres, mais plus exclusivement. La participation a l’activité économique est désormais l’instrument privilégié de intégration pour beaucoup d’employés et d’ouvriers, qui , comme les cadres cherchent maintenant a se réaliser dans l’entreprise.

Pour les cadres, encore plus que pour les autres, la réussite professionnelle définit le sens de la réussite tout court, la manière privilégiée de définir son identité personnelle et sociale. Les moyens utilises par les cadres au chômages pour retrouver un emploi ont tous pour fonction de maintenir leur capacité a rester des acteurs de leur vie professionnelle. Ayant intériorisé l’idée qu’ils sont ce qu’ils font, ils s’appliquent à continuer a faire pour affirmer a eux même et aux autres surtout aux employeurs potentiels, qu’ils continuent à être de véritables acteurs sociaux. C’est en maintenant une activité professionnel et en particulier dans es capacités d’innovation que les cadres pendant leur première année de chômage savent qu’ils peuvent pour un temps résister a la desocialisation et a la de professionnalisation. Mais pour les cadres dont le chômage dépasse un an, il font expérience de l’ennui, de l’humiliation et de la solitude. Expérience vécue du chômage montre que le travail est le lieu de la véritable participation.

2) Les modes de participation.

Quel que soit son niveau, tout poste de travail ,même quand il est inscrit à l’intérieur d’une organisation collective, implique une part d’innovation ou tout au moins d’initiative. C’est parce que la participation active favorise l’intégration des individus que les organisations pratiquent de plus en plus l’élargissement des taches que l’on accorde aux équipes d’exécution les moyens d’organiser elle mêmes la répartition et leur rythme de leur travail. Depuis les années 70, les responsables se sont efforces de réduire le décalage entre la culture des acteurs et l’organisation du travail dans l’entreprise en limitant le caractère monotone, répétitif et subordonne des taches en accordant aux groupes de travail une marge d’initiative dans l’organisation collective de leur travail.

Le nombre des professions étoilement associées a la nation : enseignants, magistrats, militaires ou haut fonctionnaires dont la pratique avait été transfigurée par l’idée de vocation ou plus ou moins de mission de service public sont aujourd’hui socialement dévalorisées a l’image même des institutions nationales.. Leur profession n’est plus fondée sur le projet d’instituer la nation, qui apparaît remise en question par la construction européenne et la revitalisation des patriotismes régionaux. L’idee nationale avec sa dimension politique ne compense plus la modestie de la condition matérielle. A l’intérieur des entreprises les changements technologiques et la nécessité de rationaliser la procédure pour améliorer la rentabilité conduisent a une réorganisation continue de l’organisation du travail. Les professions les plus directement liées a la production - ouvriers, ingénieurs, techniciens, gestionnaires ou financiers - sont contraints de redéfinir leur poste de travail de remettre en question leur qualification, de faire reconnaître leur compétence par les autres. Décalage constant entre les métiers tels qu’ils ont été définis et appris au cours de la scolarité et la pratique professionnelle. Les membre des nouvelles professions qui touchent au domaine de la diffusion culturelle de la communication ou du travail social s’efforcent de faire reconnaître leur métier en utilisant les instruments par lesquels se sont affirmées le professions libérales : recrutement et formation particulière organisées et contrôlées par les pairs , monopole d’intervention contrôle de la pratique par la profession. La reconnaissance de la compétence par un diplôme garanti par l’état apparaît comme une étape essentielle. En reconnaissant les professions, l’état reste une source de l’élaboration des identités sociales. Pour les responsables des professions il s’agit déjà d’affirmer une compétence spécifique qui puisse être socialement reconnue.

Les identités professionnelles s’inscrivent dans un univers ou s’exerce une double nécessité. La majorité des individus doit exercer une activité pour disposer d’un salaire régulier. L’organisation du travail collectif est soumise a la sanction du marche. Le développement du chômage au moment ou se stabilisent les populations immigrées en France a eu des effets perturbants sur intégration des enfants d’immigrés comme sur tous les jeunes d’origine populaire. Ce mode d’intégration a pour effet de faire participer a la vie professionnelle ceux qui peuvent faire reconnaître leur compétence soit par leurs diplômes, soit par la sanction du marche. Etre titulaire d’un diplôme c’est détenir des moyens de faire reconnaître ses droits a exercer tel poste de travail. Ceux qui ne peuvent participer au marché public ou privé de la reconnaissance technique ou sociale risquent d’entrer dans le processus de la desocialisation et de la disqualification. C’est la source profonde du danger de dualisme de sociétés fondées sur un haut degré de compétence. Les uns participent a une production compétitive sur un marche mondial, les autres n’ont objectivement pas la compétence pour le faire ou en tout cas elle ne leur est pas reconnue. Le niveau d’exigence élevé des sociétés productiviste impose en compensation l’instauration d’une protection sociale en faveur de ceux qui par la suite de handicaps personnels ou sociaux, ne peuvent participer provisoirement ou définitivement a une production sanctionne par un marché international.

3) Politiques compensatoires et régulations des non producteurs.

La capacité d’élaborer un projet de vie et de mener l’activité réglée permettant de le réaliser qui donne la véritable intégration, n’est pas uniformément repartie parmi les individus et les groupes sociaux. Dans des sociétés ou l’activité et l’invention sous les formes privilégiées de la participation a la vie active collective, ceux qui par leur qualité personnelles ou par leurs handicaps sociaux sont moins bien armes pour faire reconnaître une compétence spécifique se voient interdire la participation a l’activité économique. Les non producteurs risque déjà de devenir des exclus.

La hiérarchie des statuts et les nouvelles inégalités se définissent a partir du rapport a l’emploi. La politique sociale consiste a assurer l’autonomie financière aux non producteurs écartes du monde du travail par l’âge, le chômage, la maladie, la situation familiale, handicaps physiques intellectuels ou sociaux. Elle a pour ambition d compenser les handicaps provisoires ou définitifs et dans les cas les plus douloureux, de tenter de recréer une forme de lien social entre les individus qu’elle prend en charge. Elle donne un statut même s’il reste toujours inférieur à tous ceux qui sont lies a un emploi. En créant et en manipulant les catégories statistiques, L’état providence contribue a élaborer les identités sociales.

Il existe deux type de protection sociale.

Le premier est fonde sur le principe de l’assurance. Le titulaire d’un emploi cotise aux caisses de sécurité sociales, d’allocation familiale, de retraite ou de chômage. Quant il est malade, retraite ou chômeur, des allocations ou des indemnités, des soins lui sont obtenus car il avait souscrit une assurance obligatoire.

Le second relève de l’assistance. les récentes catégories élaborées par la législation du travail prolongent sous d’autres noms les catégories de l’ancien régime qui avait organise les moyens d’assurer la subsistance des indigents, infirmes, orphelins, veuves sans ressources. Ce droit à l’assistance, dans la société démocratique est justifie par le droit qu’a chaque citoyen de mener une vie décente selon l’idée que la société se fait de la décence.

C’est ainsi que des catégories particulières de population dont les plus récentes sont les adultes handicapés et les familles mono parentales ont été définie par la législation pour faire l’objet de prestation particulières et compensatoires.

Si la politique d’assistance a déjà existe de tout temps, affaiblissement du rôle des institutions nationales a laisse la place aux animateurs socio culturels et aux autres travailleurs sociaux s’occupant de populations particulières : immigres, jeunes, handicapes, etc. jusque dans les années 1970 cette action se conformait au modèle scolaire : équipement socioculturels lourds, avec construction de clubs, de maisons de jeunes, de piscines dans les grands ensembles. Depuis la fin de la décennie 70 il s’agit de gérer la décomposition sociale des banlieues, l’action sociale est multipliée, éclatée, personnalisée, elle tend a transformer le bénéficiaire ne client.

La crise économique récente a eu pour effet de multiplier les populations écartées provisoirement ou définitivement du marche du travail et susceptibles de connaître un processus de desocialisation. L’état providence devant la crise a crée des catégories nouvelle auxquelles on reconnaît des droits et qui bénéficient de transferts sous forme de pension ou d’indemnités. La participation à la production cesse pour ces populations d’être la source de intégration..

E n dehors de la protection sociale , il existe un ensemble de mesures qui ne sont pas liées à un emploi. Elles sont destinées aux populations auxquelles la législation et la pratique administrative reconnaissent le droit de recevoir des revenus directs ou indirects sans condition d’activité ou d’emploi. L’allocation aux adultes handicapés constitue un revenu de remplacement, indépendant de toute activité professionnelle.

L’allocations au parents isoles est attribué aux personnes qui a la suite d’un abandon, de divorce, de veuvage se retrouvent seules, chargées d’un ou plusieurs enfants, elles peuvent aussi recevoir les allocation mensuelles versées au titre de la protection de l’enfance versées par la DDASS aux familles ne disposant pas de ressources suffisantes pour assurer l’entretien et la protection de leurs enfants.

Le RMI est venu en 1989 compléter ce dispositif en assurant des ressources a tous ceux qui ne disposent d’aucun droit lié à une activité professionnelle. Cette mesure comporte un projet qui consiste a renouer le lien social dans le sporulations marginales. Le RMI est lié a ce que les béneficiaires formulent et appliquent un véritable projet d’insertion sociale.

La crise économique a agi comme un révélateur : la multiplication des catégories (TUC ...) a dévoilé l’une des logiques de l’état providence classificateur et retributeur. Le principe de la citoyenneté et la passion de l’égalité font que la politique sociale ne peut éviter un effet d’étiquetage des bénéficiaires. Elle contribue a enfermer une partie des assistes dans une carrière de pauvre a leur faire prendre conscience de leur infériorité de leur échec. Pour une grande part, les individus intériorisent la condition que fixe la réglementation. Les assistes eux même ont conscience de la hiérarchie des statuts. dans la galère, les jeunes considèrent que la dépendance et la conduite de pauvre sont la part honteuse. Les politiques sociales ont pour effets pervers de rendre dépendants les individus, quand la véritable intégration vient de la participation active à la vie collective. Mais pour des raisons morales, pour assurer l’ordre social, l’intervention d la politique sociale compensatoire est inévitable.

Il ne s’agit pas de condamner la politique sociale et l’action des travailleurs sociaux en tan que principaux agents de l’ordonnancement social. Ils permettent la survie biologique des plus disqualifies, empêchent de connaître la complète désocialisation. Le travailleur social est parfois devenu le seul interlocuteur des plus marginaux. Pour certains chômeurs de longue durée, sans famille, le pointage a l’ANPE constituait avant qu’il ne soit supprimé, le dernier rattachement à une organisation , le dernier lien social. Les assistances sociales représentés l’intermédiaire essentiel entre certaines femmes immigres et la société française. On ne peut critiquer les principes d’une action qui est dans la logique de ce que l’on peut appeler la démocratie sociale. Il fait seulement analyser les formes de intégration qui ne passent plus par la conformité des comportements imposes par les institutions nationales a portée universelle, mais par des projets spécialisés et compensatoires.

Quelles que soient leur intentions, les travailleurs sociaux par leur intervention risquent de stigmatiser les populations qui sont les bénéficiaires, de les maintenir dans un statut d’assistés, d’en faire des clients de la politique sociale, au lieu de les aider a devenir des acteur de la vie collective. Un autre effet pervers de la politique sociale est de faire perdre aux individus leur sentiment de solidarité.

Dans toutes les dimensions de la vie professionnelles, intégration apparaît d’abord comme le produit de leur participation a l’activité de régulation , en quoi on peut définir la vie sociale. Ce mode d’intégration est exigeant, il impose que l’individu fasse reconnaître sa compétence personnelle et celle de sa profession. D’où la nécessité des politiques compensatoires destinées a protéger ceux qui n’n sont pas capables et a recréer un lien social : la protection sociale, sous toutes ses formes (assistance, assurance) est l’une des dimensions essentielles des société s démocratiques.

CHAPITRE TROIS : l’univers des relations

On ne peut qualifier intégration dans le travail de purement instrumentale, dans la mesure où la carrière devient l’expression de soi, où le lieu de travail offre une des occasions privilégiées de la sociabilité. Elle n’en est pas moins dominée par les contraintes de l’organisation collective et les exigences de la rentabilité sanctionnée par le marché. Elle est, d’autre part, provisoire et partielle.

1) La reélaboration des modèles familiaux

La famille doit être analysée comme l’instance privilégiée de la socialisation . Mais la réélaboration récente des modèles de comportements familiaux est aussi révélatrice des modes intégration de la société dans son ensemble.

La première rupture dans l’histoire démographique entre 1945 et 1965 avait constitué l’âge d’or de la famille : mariages précoces et fécondité élevée, divorces en nombres stables compensés â un taux élevé de remariage entraîne un attachement aux valeurs familiales . Depuis les années 1970 la famille est cependant apparue comme le lieu d’une révolution discrète mais profonde de l’ordre social. on peut , e, particulier interpréter les transformations de la vie conjugale comme l’échec définitif des efforts de l’église catholique pour interdire le concubinage et la naissance d’enfants illégitimes. En 20 ans baisse de moitié des mariages, divorces multiplies par trois, hausse des couples non maries et des familles mono parentales.

Pour DURKHEIM, l’intensité de l’intégration familiale se définissait par le nombre de relation interpersonnelles à l’intérieur de la famille nucléaire ou conjugale : les couples maries avec des enfants étaient plus intégrés que les personnes seules ou les couples sans enfants. Les 2 grandes modifications de l’ordre de l’ordre familial limitent intégration : la précarité des alliances et la baisse de la fécondité " ont réduit le nombre des personnes qui forment la famille nucléaire. Mais cela ne veut pas dire affaiblissement du rôle de la famille comme instance d’intégration car elle continue à jouer un rôle central dans les échanges qui unissent les partenaires, il est l’effet de la volonté de l’intérêt affectif des deux individus.

Il apparaît que l’invention des modèles familiaux est d’abord le fait des classes urbaines et des professions intermédiaires en particulier des catégories intellectuelles. Le non respect de l’institution conjugale . Au 19 ème la désorganisation familiale caractérisait les milieux populaires urbains tout particulièrement les ouvriers mal socialises a la suite de l’exode rural. Aujourd’hui les nouvelles formes familiales ont été inventées par les groupes sociaux urbains de niveau culturel moyen ou élevé, désireux d’élaborer une forme de contre culture avant de toucher l’ensemble des catégories sociales et des régions. Dans les catégories populaires, il y a des concubinages du sous prolétaire quine dispose pas de moyens de constituer un mariage et, parmi ceux qui sont ne mobilité ascendante, des couples concubins qui se conforment à l’image des modèles urbains des classe moyennes. Les couples non mariés sont devenus une forme normale et légitime de conjugalité.

La baisse de la fécondité joue également dans le sens de l’atomisation des groupes familiaux, elle est un des meilleurs indicateurs à la modernisation d’une société. Depuis la moitié des années soixante, stabilisatmon d’un modèle dominant de la fécondité, que résume la formule "  2 salaires, 2 enfants ". le prix que les parents accorde au succès de chaque enfant rend économiquement et psychologiquement coûteux de multiplier expérience. Le privilège accorde au lien amoureux et l’expérience de soi donne de la valeur à la première naissance, expérience de la maternité et expression de l’amour qui lie le couple, à la deuxième qui donne expérience de la famille . Alors que le troisième enfant dans la mesure ou il entraîne souvent une perte du second salaire et un déménagement, il coûteux. D’une même façon, la famille de deux enfants apparaît comme le compromis entre le besoin d’enfants, les normes anciennes et les nécessités nouvelles pour les femmes de continuer a rechercher un statut par leur activité professionnelle personnelle par la gestion directe de leur capital scolaire. Lorsque se reconstitue de nouveaux couples, on aboutit a ces familles recomposées dont le nombre augment apparaît comme une spécificité depuis une quinzaine années .Ces nouveaux modèles familiaux réduisent le nombre de personnes a charge dans le foyer. La baisse du nombre des membres constituant les ménages réduit l’intensité des échanges quotidiens avec tout ce que cela implique de chaleurs, d’habitudes, de conflits. Le rapport entre membre de la famille perdent de leur spécificité, ils se rapprochent des relations amicales soumises au rythme et exigences de la vie professionnelle. Les membres de la famille delocalisee maintiennent des relations particulières , mais au cours de leur rencontres, ils limitent les sujets de conversation qui pourraient provoquer des affrontements. Cela entraîne un affaiblissement de la spécificité des liens et des relations familiales.

En outre, la précarité des alliances, la multiplication des familles mono parentales, l’étroitesse des fratries réduisent les réseaux de relations croisées, qui s’établissaient progressivement autour du couple conjugal permanent par sa permanence, le mariage donnait lieu au maintient d’un réseau plus large et plus durable de relations que le couple.

Il y a des liens familiaux après le départ des enfants adultes chez les parents encore jeunes et leurs enfants récemment maries c’est a dire une période du cycle de vie où les échanges entre les générations sont équilibrés. Selon leur niveau de revenus, les parents aident matériellement par des dons financiers ou des services en nature , ils reçoivent en échange l’affection de leurs enfants et petits enfants. Mais avec la génération ayant dépassé le " 3 eme âge " il n’est plus possible d’entrer dans ce système échange. 10% des plus de 75 ans sont dans une institution spécialisée. L’exiguïté des logements dans les villes, le travail professionnel des femmes empêchent qu’elles continuent a entretenir de manière gratuite, les membres malades ou âgés de la famille. Indépendance financière assurée par les retraites justifie la dissociation de la solidarité entre génération. La solitude des personnes âgées n’augmentent dans les région urbaines.

De même, les individus sont inégalement susceptibles après un divorce de recomposer une famille. Le remariage des femmes après un divorce est toujours moins fréquent que celui des hommes. Quand un couple se sépare, celui qui a le statut le plus modeste risque de rester seul. L’exemple de l’abandon dans lequel arrivent des femmes sans profession, divorcées après plus de vingt ans de vie conjugale dont le statut dépendait entièrement de celui de son mari, qui, désormais dépourvues de ressources financières ou symboliques ne peuvent rien apporter à leurs enfants, démontre que l’intégration familial malgré l’idéologie du sentiment qui domine le monde social de la famille, n’échappe pas à la logique de l’intégration par la participation active.

Il ne faut pas non plus sombrer dans un optimisme quelque peu naïf en voyant dans les familles dites recomposées, un lieu privilégié pour que l’enfant apprennent de nouveau rôles, fasse expérience de négociations, compromis propres à la vie sociale. D’abord plus de la moitié des enfants d parents divorcés, massivement confiés à leur mère, voient leur père moins d’une fois par an . Mais, surtout les individus sont inégalement aptes a reelaborer des modèles familiaux. Réclamant d’être les acteurs responsables de leur histoire familiales et d’inventer des moyens nouveaux d’être heureux ensemble, des hommes et des femmes peuvent trouver dans leur relation le lieu privilégié de l’innovation et de la liberté. Mais d’autres ont besoin d’apprendre et de respecter des règles, ils trouvent dans cette conformité protection et réconfort, faute desquels ils risquent de se retrouver desocialiser.

C’est pourquoi l’intensité de la vie familiale chez beaucoup d’émigré soucieux de transmettre à leurs enfants les normes traditionnelles selon lesquelles eux mêmes ont été élevés, si elle apparaît en particulier pour les femmes comme une forme de tyrannie, peuvent aussi constituer pour les moins entreprenant, un soutien et un réconfort.

Les formes familiales multipliées et éclatées ne constituent plus des modèles auxquels les populations marginales pourraient se conformer. Pour les jeunes issus de familles émigrés elles rendent difficiles la nécessaire rupture avec les moeurs traditionnels. Elles entretiennent de sentiment de la supériorité morale des parents, le sentiment du danger de la vie moderne, elles dramatisent les processus d’acculturation.

La famille, le local et le social : le voisinage, les relations amicales et la participation a la vie associative ont avant tout pour effet de renforcer les formes d’intégration déjà acquise par l’activité professionnelle, les liens et échanges familiaux. Les actifs exerçant un emploi sont aussi les plus susceptibles de participer aux autres dimensions de la vie collective.

Les couples entretiennent plus de relations de voisinage que les personnes seules, la présence d’enfants accroît les relations avec les voisins. Dans tous les cas, les liens de voisinage sont lies a une participation sociale active et a une bonne insertion familiale. Dans la moitié des urbains, a l’exception des employés, particulièrement isoles, les relations de voisinage sont d’autant plus intenses que le niveau social est plus élevé. Quel que soit le mode de logement, on retrouve la même hiérarchie.

Pour les relations amicales, la sociabilité la plus forte des hommes culmine autour de 40 ans, quand les échanges avec les collègues de travail sont les plus intenses, d’autant plus que le niveau social est plus élevé. Quand l’âge augmente, elles se restreignent aux enfants et petits enfants et cela d’autant plus que le niveau social est plus modeste. La retraite, à l’occasion de laquelle les catégories les plus modestes voient baisser toutes les formes de relations, montre bien que le voisinage et les relations amicales tendent à renforcer l’intégration des individus déjà intégrés.
On a assisté depuis les années 70 a un énorme développement de la vie associative. Mais cet essor quantitatif prend des sens différents. Il y a deux grands types d’association. Les premiers, animées et fréquentées par les catégories moyennes intellectuelles, utilisant les équipements culturels et sportifs mis en place par les pouvoirs locaux, donnent a leurs adhérants une forme nouvelle de participation a la vie locale. Ces militants s’efforcent ainsi d’affirmer une identité collective.

Les autres associations se consacrent a la gestion du secteur " social " : organisation de vacances, aides aux jeunes, aux migrants,chômeurs,handicapés. Ces associations ont un rôle de prestataire de services et traduisent une volonté de L’état de déléguer une partie de ses taches. Leurs responsables appartiennent aux mêmes catégories sociales que les autres participants de la vie associative : ancien militant politique, ils ont investi l’action sociale. Leur activité risque de transformer en clients passifs ceux dont ils s’occupent, sans leur donner les moyens de participer activement à la vie collective.

Responsables et adhérants des associations appartiennent aux catégories de niveau culturel et professionnel moyenne ou élevé. Les relations suscitées par la vie associative viennent renforcer les réseaux de relations informelles que créent parmi les catégories moyenne, la proximité spatiale et surtout sociale et les intérêts communs . Par les associations encore se trouve renforcée la participation sociale de ceux qui sont déjà intégrés.

Dans les grandes banlieues décomposées d’aujourd’hui où se mêlent des catégories diverses, que l’action des travailleurs sociaux tend à atomiser et qui ne sont plus organisées par la culture ouvrière traditionnelle, les jeunes réduits a la galère, ne disposent plus de modèles de comportement et du système de valeurs susceptibles d’organiser leurs conduites. La sociabilité ouvrière est en retrait, c’est parmi les membres des nouvelles couches moyennes que le voisinage suscite et entretient des relations. La variable locale n’est pas sans influence sur les comportements.Il existe une reinterpretation locales des différences de classes, un effet de la localité lui même sur les modes de participation sociale. Dans les grands ensembles, où résident des individus dont les ressources financières sont proches, mais qui sont à un moment donne diffèrent de leur trajectoire sociale, le voisinage ne permet pas d’établir de véritables échanges. Ce sont les individus fortement intégrés par leur activité professionnelle qui établissent des relations intenses avec leur voisinage. Mais le voisinage entraîne de véritables échanges que pour ceux qui ont quelque chose a échanger : il ne compense pas la faiblesse de intégration par l’activité professionnelle de la vie familiale.

2) Société religieuse et société politique

Intégration est le produit de la participation active des individus plus que de l’adhésion a un système de normes instantané. Aujourd’hui, l’accord est qui général autour de l’acquis révolutionnaire et des valeurs de la socialisation démocratique : économie de marché avec un large secteur public, attachement aux formes de vie parlementaire et unanimité autour des droits de l’homme, protection sociale étendue. ce consensus est sans doute moins intégrateur que la lutte épique entre la France te l’Allemagne que le conflit entre les républicains héritiers de la révolution, et les partisans de l’ancienne république.

Seul le problème des immigres suscite des affrontements de nature politique autour de l’identité nationale, mais il n’a pas de caractère universel des grands débats précédents.

L’abstention à tous les types d’élection depuis les années 1988-89 augmente quand les enjeux n’apparaissent pas clairs. En France, contrairement aux USA, la participation électorale a toujours été l’expression privilégié de la pratique démocratique. La montée du front national, comme celle des écologistes, traduit notamment une volonté anti institutionnelle, le refus des règles du jeu parlementaire, qui s’était établi entre les quatre principaux partis politiques (P.S., P.C., rpr, udf). La nouvelle mobilité des électeurs, adoptant selon le type d’élection, d’une élection à l’autre ou même d’un tour à l’autre, le rôle augmente des personnalités dans les élections locales montrent que les 4 grands partis n’organisent plus les opinions politiques et les comportements électoraux. Le vote pour le FN n’est pas seulement un vote de protestation extrême contre les institutions politiques, comme l’t d’une autre manière celui des écologistes. On peut aussi l’interpréter comme un retour refoule par ce qui apparaît aux électeurs comme un consensus entre le P.S. et la droite modérée. Quand la droite gouvernait , le P.S. pouvait maintenir le rêve d’une autre politique et canaliser l’indifférenciation au gouvernement. La droite aujourd’hui n’incarne pas une alternative crédible a la politique menée par le gouvernement. Seul à faire référence aux valeurs de la droits et a s’interroger sur le sens du projet collectif, que traduit l’obsession de l’identité de la France, le parti de le pen incarne la seule véritable différenciation politique dont témoigne la violence de ses discours.

En outre, depuis que le rpr et le P.C. qui jusqu’en 1982 se posaient en def.. de la nation française, se sont ralliés au consensus ambigu autour de l’Europe, les électeurs de sentiment nationaliste craignant les effets économiques du marché unique et généralement, habités de la peur sur leur situation sociale et susceptibles de voter pour le FN.

Malgré tout, le rôle de la société politique n’a pas disparu pour autant. Les années récentes ont mis en lumière que entrée dans la vie politique locale et même nationale peut constituer une étape significative du processus intégration des enfants d’immigrés. La conscience politique et le militantisme sont plus élevé parmi les jeunes d’origine immigrés.

Les revendications identitaires appartiennent à 2 types différents. Dans le premier cas, les individus faute de pouvoir participer pleinement a la société, justifient cet échec en revendiquant une identité spécifique. Pour les jeunes en état échec scolaire et social, les difficulté d’insertion sociale en période de chômage se trouvent ainsi justifiées ou sublimées. par une revendication particulière ou une référence noblepar. Il ne s’agit pas de démontrer une différence objective mais d’exprimer une revendication non de refuge mais d’aspiration à la dignité, d’autant plus revendiquée dans le cas des juifs et des musulmans, qu’elle se heurte à une image sociale dévalorisée et a l’hostilité des autres.

Les deux termes de la référence identitaire des enfants de migrants ne sont pas équivalents : l’un est celui de la réalité sociale, de la participation concrète et quotidienne à une société dont ils sont les membres, l’autre , celui de la fidélité sentimentale et symbolique à une origine familiale éventuellement vide de tout contenu positif ou la référence se substitue a l’existence objective. Caractère mythique de la référence au pays d’origine.

Les références communautaires ne sont pas dépourvus de sens, elles sont l’un des éléments que mobilisent les individus dans leur stratégie à l’intérieur des conflits, rivalités et accommodement propres a la vie sociale. Les sociétés modernes, ouvrant formellement toutes les possibilités a tous en suscitant toutes les ambitions, suscitent beaucoup de déception. Il t a écart entre les aspirations et les succès inévitablement limités et provisoires.

Les déçus d’une société fondée sur la valeur de la réussite matérielle adoptent des modes diverses pour gérer leurs échecs.

Le renversement du sens des expériences vécues constitue l’une d’entre eux. Le temps négatif du nom travail professionnel peuvent devenir, pour ceux qui sont de niveau culturel élevé, le temps positif de la création ou de l’acquisition de la culture désintéressée. Le jeunes des moitiés populaires ne peuvent que devenir pour le temps obligé de la galère, pendant lequel ils expriment leur rage, leur désespoir, leur désespoir. Les populations disqualifiées, objet de la politique d’assistance, gardent pourtant la possibilité de retourner par le discours le sens de leur expérience.

C’est ainsi qu’il faut comprendre l’un des usages sociaux de la référence identitaire, elle permet de donner un autre sens aux expériences sociales, en invoquant des valeurs d’un autre ordre. La nouvelle valeur accordée a tous les particularismes régionaux, ethniques ou religieux peuvent être interprétée selon cette logique. C’est aussi l’un des moyens que les individus mobilisent pour gérer leurs échecs sociaux. A partir d’une affirmation identitaire, les associations constante de nouvelles formes de participations sociales. La constitution d’une instance communautaire donne aussi une nouvelle occasion d’obtenir une forme reconnue aux un parce que le cumul des reconnaissances est justifié par le sentiment profond qu’ils appartiennent à une culture particulière, aux autres parce qu’ils n’obtiennent pas la même reconnaissance sur le plan général. La participation communautaire repose, en proportion variable selon les individus sur l’altruisme et la recherche de valorisation et de gratification personnelle. L’exemple des intellectuelle qui s’adressent aux membres de leur communauté et créent ainsi un deuxième marché duquel ils peuvent obtenir les formes matérielles et symbolique de reconnaissance est a cet égard significatif..

De leur côté, les responsables de communauté obtiennent devant les instances nationales le reconnaissance d’une position qui donne leur intérêt a faire admettre l’existence réelle de cette communauté. La référence communautaire intervient comme l’un des éléments mobilises lors des conflits réels et symboliques entre les groupes. L’émiettement des institutions qui fixaient les rôles des individus et leur identité laisse la place à l’autodefinition et par conséquence à l’auto interrogation. La participation des individus à l’activité commune, la multiplicité des sources de légitimité font exister des zones d’imprécisions, lieux privilégiés ou s’affrontent les identités collectives.

De DURKHEIM à Becker, c’est en terme intégration qu’on a analyse les modes de formation et de perpétuation de l’ordre social. Il est progressivement remplace par celui de régulation sans doute parce que la réalité , les formes du lien social ont changé avec les transformations de la société moderne. On est passé d’une situation dans laquelle dominait intégration collective par conformité des individus à un système de normes produites et contrôlées par les instances de socialisation ( église,syndicats, armée, école) coronnees par l’état qui en garantissait l’existence et le pouvoir à une ou intégration par le respect des normes collectives, tout en se maintenant , coexiste avec c de nouvelles formules de la vie commune. En effet, la part intégration, comme produit de l’action autonome des individus, de leur droits légitime a négocier et a produire des normes s’est accrue au point de paraître caractériser la société moderne. C’est en participant aux changements et aux innovations que les individus s’assurent la forme la plus intense de participation, donc intégration, définie a un processus. Il est vrai que intégration de la nation n’est pas seulement le produit de l’action des individus. Elle est aussi fondée sur un héritage incorpore dans ses institutions juridiques, politique, symbolique et normatives, sa mémoire commune et un système de normes. Mais, elle ne se maintiendrait pas si elle était pas réaffirmée quotidiennement par les formes de participation active par lesquelles les individus connaissent la véritable intégration a la collectivité nationale.

Le risque de passer du principe d’autonomie a celui indépendance ou en d’autres termes, du respecte des lois et des institutions librement acceptées, au dérèglement, est inégal selon les groupes et les individus. Il est plus grand pour les catégories les plus modestes ou les plus fragiles en terme de métier, d’âge, de niveau culturel ou de rapport a la protection sociale, moins capable de participer aux négociations constantes de la vie sociale. Pour les jeunes sans qualification issus des populations réduits a la galère, l’individualisme n’est pas choisi mais imposé par des conditions matérielles, l’absence d’une représentation cohérente du monde et l’incapacité d’élaborer un projet.

C’est aussi expérience de certains émigrés, encore proches d’une société traditionnelle, où les rôles étaient précisément définis et étroitement contrôlés par le collectif. La société ne leur présente plus de modèles unique de comportement qu’il s’agit de respecter.

 

CINQUIEME PARTIE : QU’EST CE QU’UNE NATION EN 1990?

CHAPITRE UN : existe-t-il une troisième conception de la nation ?

1) L’affaiblissement de la nation

La nation moderne est désormais moins intégrée par la conformité à des normes imposées par des institutions nationales que par la participation des individus à des entreprises communes par leur contribution à la production de leur propre normes. Sans doute, les institutions nationales continuent elles a avoir leur effet propre, mais elles sont ne concurrence avec d’autres instances pour garder leur légitimité. Les individus se donnent le droit de les juger, de les adopter ou de les refuser. Elles ne disposent plus de légitimité a priori, elles doivent toujours la conquérir, lutter pour la maintenir. La pluralité et la diffusion des légitimités partielles apparaissent comme l’une des caractéristiques des sociétés modernes. C’est à partir des individus et des groupes que se produisent les normes collectives, pas seulement à partir des institutions.

Lorsque les valeurs communes sont profondément intériorisées, la nécessité des institutions autoritaires est moins grande. Mais on peut aussi constater que les modes d’intégration modernes risquent plus que dans le passé être peu efficaces pour faire participer a la société , les populations que leurs capacités et origine préparent mal a cette forme de socialisation et craindre que seule soit intégrée la partie active de la population.

La distinction entre droit politique et droit sociaux n’est pas nette. Les étrangers en situation régulière n’ont pas le droit de vote, ni le droit être élus, ils n’ont pas non plus l’accès a la globalité du marché du travail puisque ni la fonction publique, ni les marches protégés ne leur sont accessibles.. Ils ne bénéficient pas d’un droit absolu de séjour. Mais ils disposent dans l’entreprises ... de la sécu ou de l’école des mêmes droits des les nationaux. C’est en ce sens que les juristes parlent d’usure ou de dévaluation de la nationalité dont le rôle apparaît aux candidats a la nationalisation comme purement instrumentale : elle donne le moyen de vivre avec plus de droits et de sécurité, elle ne reconnaît le fait d’installation. D’ailleurs, beaucoup de ceux qui auraient le droit d’acquérir la nationalité française ne le font pas.

La protection sociale englobe de plus en plus de ressources et d’énergie aux dépens de la volonté politique. L’état risque toujours d devenir le seul gestionnaire de l’économie nationale à l’intérieur des contraintes du système économique mondial, l’arbitre entre les groupes sociaux. En 1982, pour la première fois, la part des cotisations sociales, en proportion du PIB a dépasse celle des impôts affectes a l’état: l’état providence ne cesse de se développer au dépends de l’état régulier. Si le lien social se réduisait a la seule collaboration imposée par le travail collectif et à intégration des catégories sociales marginales par leur rôle de prestataires par bénéficiaires de services sociaux, la réalité et l’idéal du citoyen, défini par sa participation à la vie politique s’affaiblirait au point de dissoudre la réalité nationale.

L’enseignement organise a la fois la transmission des connaissance technico administratives liées aux exigences du fonctionnement de la vie économique et d’une culture savante spécifique ( c’est d’ailleurs la tension entre ces deux fonctions qui crée dans tous les pays des dysfonctionnements du système éducatif) . Il existe un lien étroit entre l’éducation et la modernité, définie comme un ensemble de compétences intellectuelle et de pratiques techniques et Bureautique destinées a donner a l’homme les moyens de maîtriser la nature. La société moderne suppose que le plus grand nombre de ses membres acquièrent ces compétences, elle doit comprendre un nombre de plus en plus élevé d’experts. Il est vrai que le niveau culturel moyen de la population est élevé.

L’enseignement n’a pas pour seule fonction de produire de agt économiques, il forme les esprits et définit le rapport a la culture nationale. L’enseignement contribue a forger une représentation spécifique du monde. Pour en revenir a une distinction classe, il n’est pas sur que la scolarité soit aujourd’hui réduite a instruire c’est a dire a ne transmettre que les savoirs a vocation professionnelle et qu’elle ne répond pas implicitement a sa fonction d’éducation, c’est a dire de citoyen.

Par son activité de législateur, L’état stabilise et organise les relations entre les individus, la politique et l’administration, conférant une forme aux relations entre individus, entre les individus et l’état k La législation commune crée un espace ou peut s’établir et se déployer des relations interpersonnelles réglées. Le droit européen n’est pas en différenciation avec le droit national, il le prolonge. Par le code de la nationalité en particulier, la définition juridique des nationaux et des non nationaux, L’état définit personnalité juridique du citoyen, déliée de toute appartenance à un groupe particulier, fixe les droits et les devoirs des citoyens et des étrangers, règle les rapports des uns et des autres.

Intégration par la scolarisation, puis parle travail en commun et la protection sociale prend des formes différentes en fonction des traditions nationales. le rôle de L’état les formes du développement économique, l’histoire de la protection sociale,. En France, par la reconnaissance des professions et la manipulation des catégories de la protection sociale, l’état intervient plus que dans d’autres pays dans l’élaboration des identités et statuts sociaux, qui ne sont pas seulement lies a l’activité professionnelle, mais a la relation avec l’état providence. Par les penseurs de la nation française, l’école est l’instrument de la transmission des valeurs communes et de l’élaboration de la volonté collective. Dans la nation a l’alld, l’école contribue a prolonger la socialisation familiale pour, au sens propre, nationaliser l’enfant, lui transmettre la culture commune, expression de la communauté d’appartenance, l’assimiler avec le connotation a la fois biologique et culturelle du terme. Dans la nation a la française, l’école a au contraire la charge d’arracher l’enfant a la nature et a la tradition grâce a un effort de pédagogie rationnelle, de former le citoyen pour qu’ils participent pleinement a la vie publique. Mais dans les deux cas, l’éducation est instrumentale.

Qu’elle que soit la conception de la nation, l’école joue dans les faits un rôle essentiel, dans la mesure où elle transmet la culture commune et le système de valeurs. Mais dans les sociétés modernes, l’école est aussi au cœur du système de valeurs fondant la légitimité politique. C’est à l’école que se jouent pour une bonne part les destins sociaux individuel et plus lointainement que s’actualisent les principes de la légitimité politique dans les démocraties.

La méritocratie apparaît comme l’idéologie centrale de nos sociétés, dans la mesure ou elle est le moyen de réconcilier l’idéal politique de l’égalité liée a la citoyenneté et a la démocratie avec la nécessité dans les sociétés productivistes fondées sur la compétences, de sélectionner les meilleurs pour remplir les fonctions les plus difficiles et les plus nécessaires. L’élitisme répond a cette fonction : c’est au nom de leurs capacités telles quelles sont reconnues par le système d’enseignement et non de leur héritage matériel ou intellectuel que sont recrutes les plus compétents pour assurer les fonctions de responsabilité. Mais en même temps, les valeurs démocratiques imposent de compenser la dureté de ce système de sélection par l’installation de politiques sociales dirigées vers les moins capables ou vers ceux qui pour des raisons diverses n’ont pu acquérir la qualification reconnue par le marché de l’emploi. L’idéologie de la solidarité nationale qui est au fondement de l’ensemble de la politique sociale est ainsi le complément nécessaire de l’élitisme républicain. La brutalité du système de recrutement et de promotion par concoures exigeants, anonymes et impersonnel, la nécessité pour les individus tout au long de leur vie professionnelle de faire reconnaître leur compétence impliquent, dans les démocratie égalitaire, une politique qui compense les échecs que connaissent les plus faibles La politique sociale s’efforce d’intégrer a sa manière les populations mal formées par l’école qui n’ont pu obtenir un emploi et la participation liée a l’exercice d’une activité professionnelle. Elitisme républicain et solidarité nationale sont les deux faces complémentaires de l’idéologie de la nation moderne.

Le rapport de la commission de la nationalité a accordé un privilège aux effets de la scolarisation, susceptible d’inculquer à tous les individus les connaissances et la manière nécessaires pour participer a la vie collective. Le fondement idéologique aux travaux de la commission : héritage fondateur de la nation n’est pas réserve à ceux qui en sont les héritiers biologiques, mais a tous ceux qui en prennent connaissance et l’intériorisent par le procès de socialisation ,en particulier la scolarisation. La commission a propose que soit favorisée l’acquisition de la nationalité française par ceux qui avaient été scolarises en France quels que soient leur lieu de naissance ou de filiation. L’art 64-1 du code de la nationalité devrait être modifié pour permettre aux ressortissants d’un état dont la langue officielle est le français être naturalise sans qu’il soit exigé la condition de résidence de 5 ans, des lors qu’ils auraient été scolarises pendant 5 ans au moins dans la langue française avant d’établir une résidence en France.

Modalités prévues pour les jeunes relevant de l’article 44 : les enfants nés de parents ressortissant d’un état dont la langue officielle ou l’une des langues officielles est le français pourraient réclamer la nationalité française entre 16 et 21 ans s’ils résident alors en France, celle ci pourrait leur être accordée dans les mêmes conditions que pour tout enfant ne en France de parents étrangers même s’ils n’ont pas la durée de résidence habituelle de cinq ans des lors qu’ils auront été scolarisé au moins cinq as dans la langue française avt de s’établir en France. Selon le rapport, ce n’est ni le sang, ni le sol qui par eux même donnent la qualité de France, mais la socialisation familiale et scolaire entraîne la filiation et ou la présence sur le territoire national. La mondialisation des l’espace politique et économique , la construction de l’Europe, la pacification idéologique à l’intérieur de la nation et la fin des conflits armes entre les nation européennes entraîne le danger de voir s’effriter la nation, sa volonté de survivre, d’affirmer ses valeurs fondamentales. En temps de paix, le patriotisme dort invisible au fond des consciences. C’est pendant les guerres que les nations sont les plus cohérentes les plus conscientes d’elles mêmes. Dans la mesure où la définition de la nation est politique, l’affaiblissement de la politique entraîne celui de la nation.

Les sociétés modernes ont objectivement besoin que la population soit compétente et mobile, elles donnent un rôle central a la scolarisation. L’école doit dispenser a tous les enfants les moyens de participer à une scolarité technique exigeant un haut niveau. Mais elle doit aussi permettre de réveiller et de transmettre héritage culturel grâce auquel s’établit entre les enfants scolarises ensemble, le code commun , condition de la vie collective, qui les rapproche et les différencie des autres, fondant ainsi les éléments d’une identité collective.

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