Les Classes Relais et Les ateliers relais
 
Circulaire n° 98-120 du 12 juin 1998 - n°25 du 18 juin 1998 : Classes relais en collège
Circulaire n° 99-147 du 4 octobre 1999 - n°35 du 7 octobre 1999 : Classes relais
Circulaire n° 00-141 du 4 septembre 2000 - . n°32 du 14 septembre 2000 : Soutien aux équipes des dispositifs relais par les CMPP et les CMP

L'ancêtre des classes relais remonte à 1949 et avait pour dénomination : classe d'adaptation. Depuis 1985 d'autres projets expérimentaux ont vu le jour : auto-école, DSA (dispositif de socialisation et d'apprentissage), classe tremplin, projet décrocheur ou encore LATI (lieu d'accueil temporaire individualisé). Ces initiatives d'aide aux collégiens encore soumis à l'obligation scolaire mais en voie de déscolarisation voire de marginalisation ont été regroupées sous l'appelation de "dispositifs relais".

Pour qui ?
Ces dispositifs s'adressent en priorité à des collégiens entrés dans un processus de rejet de l'institution scolaire. Ce ne sont pas les simples perturbateurs ou les élèves relevant de l'enseignement adapté ou spécialisé mais des adolescents en voie de marginalisation faisant preuve d'absentéisme, d'agressivité, de refus scolaire et de démotivation dans les apprentissages. Ils ont en moyenne entre 14 et 16 ans et leur niveau scolaire est extrèmement faible.

Qu'est ce qu'une classe relais ?
Espace intermédiaire, temporaire, d'accueil qui permet l'apprentissage et l'acquisition des savoirs. Le séjour dure entre 4 semaines et 1 an avec pour objectif majeur la réintégration de l'élève dans un cursus normal, sous statut scolaire ou en contrat de travail (apprentissage ou contrat de qualification). Les visées sont doubles : à la fois reconstruction d'une image positive de soi mais aussi élaboration et mise en forme d'un projet de formation. Les partenariats associent le Ministère de l'Education Nationale, la Protection Judiciaire de la Jeunesse et les collectivités territoriales.

Le Fonctionnement
Chaque classe comporte un maximum de 15 élèves, encadrés par un enseignant souvent spécialisé, un éducateur, des aides éducateurs et des intervenants spécifiques. Chaque enseignant dirige sa classe à sa manière et met ainsi sur pied sa propre pédagogie. Les enseignements sont individualisés et prennent en compte les besoins et les affinités de chaque élève. L'emploi du temps peut ainsi être individualisé lui aussi. Ainsi, chaque classe développera ses propres méthodes pour aboutir à un etayage externe du comportement et des acquis.

Le rôle de l'éducateur
La force des classes relais réside dans le travail d'équipe et le rôle de l'éducateur y est primordial. Il travaille en liaison avec l'enseignant mais aussi avec les familles et les autres services auxquels il peut servir d'interface (suivi judiciaire par exemple).

L'admission
Il y'a d'abord discussion avec l'équipe pédagogique. Un dossier de synthèse est établi par le principal. La classe relais contactée donne ensuite son avis. Enfin, l'Inspection Académique rend sa décision en s'appuyant sur une commission d'admission. Cette commission, dénommée aussi groupe départemental de pilotage, est composée de l'inspecteur d'Académie, du directeur départemental de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, du principal du collège, du coordonnateur du dispositif relais, et des services DASS. L'admission en classes relais peut intervenir à n'importe quelle période de l'année. Elle suppose l'accord de l'élève et de sa famille.

La sortie
Elle s'effectue sur proposition de l'équipe de la classe relais par demande écrite auprès de l'inspecteur d'académie, qui contacte à nouveau le groupe de pilotage. Ce retour peut être progressif. Il peut réintégrer son collège, aprés négociation avec l'équipe pédagogique toute entière, en intégrer un nouveau ou changer de section. Ensuite les élèves continuent à être suivis par l'équipe de la classe relais.

Nomination des enseignants
Les postes font l'objet d'un appel à candidature, uniquement volontaire. Il est possible de n'y consacrer que quelques heures par semaines.

Résumé d'un article paru en mars 2000 dans le "Monde de l'éducation", page 74

Note sur les classes relais préventives :

rendre l'élève capable de réintégrer son collège d'origine sans qu'il se mette en marge de l'institution scolaire. En plus des apports disciplinaires, travail sur la méthodologie, le comportement... Il importe aussi de donner des réflexes de travail en classe, de donner des notions de respect des personnes et des biens. Resocialiser et rescolariser, en résumé.

Les Ateliers relais

Les Ateliers relais devraient ouvrir prochainement dans plusieurs académies. Trois mouvements d'éducation populaire sont partenaires : La ligue de l'enseignement, les CEMEA (centres d'entrainement aux méthodes d'éducation actives) et les francas. La convention signée avec Ferry et Darcos créera ces ateliers dans le même esprit que les classes ou pôles relais. Fruits d'une réflexion amorcée dès la nomination des ministres (lettre de l'éducation 382), ils associeront un dispositif de l'éducation nationale à l'expérience des mouvements populaires d'éducation. Public, objectifs, contenus sont très similaires à ceux des classes relais crées en 98 et qui ont fait leur preuves (préambule de la convention nouvelle). La PJJ n'est cependant plus associée car, selon les ministres, elle compte trop peu de personnels pour faire avancer les ateliers relais. De 15 au départ, 100 à terme ouvriront, surtout dans les académies inscrites au PAV (plan anti violence). Le public est clairement désigné par la convention cadre et le cahier des charges : en l'occurence les jeunes qui rejettent l'école, s'y montrent parfois agressifs, ou s'en absentent de façon répétée, voire sont déja déscolarisés. Aller en ateliers relais n'est pas une sanction, insiste le cabinet du ministre. Rien à voir avec les centres éducatifs fermés. Ils ne sont pas non plus à objectif professionalisant. Rattachés à un collège, mais situés hors des murs, le but est de mettre en oeuvre une démarche de réconciliation sociale et scolaire. Un ou deux enseignants, volontaires, spécialisés selon les cas, et une dizaine de collégiens, travailleront sur leur développement personnel (image de soi même, valorisation personnelle, estime de soi..., organisation de temps etc...), leur socialisation (respect des autres, inscription dans un projet...) et définissent leur projet scolaire (retourner au collège) ou préprofessionnel (apprentissage, LP, alternance). Les associations mettent à disposition des personnels, leurs locaux et leurs savoirs faire. De temps à autre l'éducation Nationale pourra envoyer un COP ou un psychologue scolaire. Enfin, le temps en atelier relais ne doit excéder 3 à 4 semaines.