LA VIE SCOLAIRE
Guy Delaire: Principes et Pratiques

 

 

I° LA VIE SCOLAIRE DE 1945 A NOS JOURS

La vie scolaire : un concept à géométrie variable dans l’espace et dans le temps

1945 - 1959 : la vie scolaire immobile
1959 - 1968 : la montée des effectifs, le démarrage du périscolaire
1968 - 1975 : le nouvel essor de la vie scolaire
1975 - 1989 : vers l’irrésistible ascension de l’élève au centre du système éducatif
Depuis 1989 : du projet personnel à l’apprentissage de la citoyenneté

II° LA VIE SCOLAIRE ET SES CHAMPS D’ACTIVITES

a) La vie scolaire sous l’angle organisationnel

le cadre de vie

- Locaux : de la classe à l’architecture des bâtiments.
- Le Règlement Intérieur, la base des conditions de vie : il doit être compris et accepté de tous les membres de la communauté scolaire.

la gestion du temps

Rigidité du système : 2 raisons :

- La centralisation séculaire du système éducatif. L’éducation reste nationale, même si la décentralisation a introduit quelques dispositions nouvelles depuis 1985.
- La seconde est liée à la notion de responsabilité définie dans la loi du 5 avril 1937, qui transfère la responsabilité vis à vis de l’enfant de la famille vers l’école.
Pendant les interclasses, les élèves restent sous la responsabilité du personnel enseignant alors que pendant les récréations et la période de midi - deux, ils sont sous celle des personnels d’éducation.

"  les préoccupations des adultes ont imposé aux élèves des rythmes de travail journaliers qui soulèveraient bien des oppositions s’ils devaient être appliqués à leurs parents ".

Deux types de rythmes scolaires :

- Le premier vise à adapter la vie scolaire aux exigences de la vie de l’école ( journée, semaine, année)Il faudrait pouvoir changer le système pour l’adapter aux enfants, c’est à dire ne cassant les habitudes et en introduisant de la variété temporelle dans les conditions de travail ( rites : compositions à la distribution des prix ...)
- Le second est interne à l’école : l’apport de la psychologie génétique, de la sociologie corrélativement à la démocratisation a fait que l’on ne peut plus se limiter à répondre aux exigences de la collectivité qu’on pensait plus ou moins identiques mais qu’il convient aussi de se préoccuper de celles de l’individu.

La question de fond de meure : la finalité de l’éducation est - elle l’épanouissement de la personnalité de l’individu ou bien sert - elle à préparer l’individu aux besoins collectifs de la société ?

Devant cette distribution impersonnelle du temps que constitue l’emploi du temps, l’élève ne retient que l’aspect coercitif et cela d’autant plus qu’il ne perçoit pas le bien fondé de l’effort, ni l’intérêt de l’acquisition de connaissances et de la réussite aux examens qui n’entraîne plus automatiquement l’octroi d’un emploi.

l’apprentissage de l’autonomie

" Dans le cadre de l’apprentissage du cursus scolaire, cela suppose que le maître reconnaît à l’élève le d’être ce qu’il est, le droit à son propre cheminement, le droit à l’erreur, au tâtonnement expérimental d’où découlent le droit à la non rentabilité (du moins dans un premier temps) de son travail, et/ou le droit au succès. "

Début en 1968 : d’où création des C.D.I. Si les premiers centres de documentations pédagogiques sont créés en 1958 dans quelques grands lycées,c’est en 1962 qu’ils deviennent Service de Documentation et en 1966 des Service de Documentation et d’Information. Dés 1974-75, les S.D.I. deviennent des C.D.I.

La circulaire n°82 230 du 2 juin 1982 précise que : " le C.D.I. est l’un des trois supports de l’action pédagogique et définit le travail autonome ".

 

b) La vie scolaire sous l’angle institutionnel

Au même titre que la famille, la justice ou l’armée, l’école est une institution.

L’école entretient et développe par la transmission des acquis, héritage des générations précédentes aux générations présentes , ce processus d’appartenance à la nation. Comme toute institution, elle se définit par des caractères constitutifs et une fonction.

Caractères constitutifs :
- elle est stable, elle préexiste à ses membres et subsiste après leur départ.
- elle s’impose à ses membres ainsi qu’aux individus extérieurs
- elle est soumise à des règles qui limitent la contrainte mais aussi la légitime.

Fonction :
- elle est sociale : l’article 1 de la loi d’orientation de 1989 précise clairement sa finalité "  le droit à l’éducation est garanti à chacun afin de lui permettre de développer sa personnalité, d'élever son niveau de formation initiale et continue, de s’insérer dans la vie sociale et professionnelle, d’exercer sa citoyenneté ".

Ce qui distingue la fonction d’une institution de son fonctionnement de fait, c’est qu’elle introduit une référence idéale : L’école enseigne des valeurs en étant d’abord elle même.

" C’est bien la connaissance, l’acceptation et le respect des règles qui permettent de régler les différends autrement que par la force ".

la progression de la participation

La prise en compte de l’élève comme partenaire à part entière du fonctionnement de l’établissement débute réellement avec les textes publiés à la suite de 1968. Parallèlement à la mise en place de ces structures au niveau de l’établissement, on institue les délégués des élèves à qui est dévolu le rôle de parlementaire entre le groupe d’élèves qu’ils représentent , l’administration et les professeurs.

Pourtant, la participation existait dans le passé . Une circulaire du 9 octobre 1945 avait institué des " responsables de classe " et la représentation des grands élèves dans les " conseils intérieurs ". Le rôle du responsable de classe se limitait à porter le cahier de texte et le registre d’appel, à essuyer le tableau, à ouvrir les fenêtres ou à éteindre l’électricité ...

Dans les années 70, les esprits évoluent. La loi du 5 juillet 1974 abaisse l’âge de la majorité de 21 à 18 ans et presse les éducateurs à préparer les jeunes à l’exercice de leur liberté et de leurs droits d’adultes. Il est urgent de développer chez eux le sens de la responsabilité.

La participation des élèves est un phénomène irréversible de maturation. Elle s’inscrit dans l’évolution d’une société qui revendique chaque jour plus d’autonomie. C’est aussi un moyen de traiter les conflits par le débat et non par le combat.Elle répond bien à une exigence de l’éducation.

l’émancipation civique des élèves

L’instruction civique qui avait été un peu délaissée de 1975 à 1995 connaît un regain de faveur.
Ce n’est qu’à partir des années 90 que l’émancipation des élèves est définitivement réaffirmée et renforcée. Tout d’abord avec la loi d’orientation du 10 juillet 1989 puis à la suite des mouvements lycéens de 1989-90, par le décret du 18 février 1991 sur les droits et obligations des élèves dans les Etablissements Publics Locaux d’Enseignement.

Par ces textes, l’on voit bien qu’il s’agit d’un choix de politique éducative qui suit une constante progression. Le législateur invite l’élève à prendre part de sa responsabilité dans la maîtrise de son devenir scolaire,universitaire, et professionnel.

D’autres textes viennent compléter ce dispositif :

circulaire n° 91-076 du 2/4/91 sur les conseils des délégués élèves
circulaire n° 91-075 du 2/4/91 sur la maison des lycéens
circulaire n°91-081 du 5/4/91 sur la formation des délégués élèves

Les modalités d’application des droits et des obligations des élèves sont fixées dans le Règlement Intérieur de l’établissement.

c) la vie scolaire sous l’angle relationnel

la notion de communauté scolaire
le domaine socioculturel
les avatars de la vie scolaire

 

III° LES ACTEURS DE LA VIE SCOLAIRE

a) les personnels

de direction, d’éducation, enseignants, administratifs, techniciens, ouvriers et service (ATOS), orientation

b) les parents

c) les élèves

 

IV° LES NOUVELLES VOIES DE LA VIE SCOLAIRE

a) A la découverte de soi et des autres

accueillir, encadrer, échanger
former à la communication

b) Apprendre a se connaître

c) Apprendre à se situer

les enjeux sociaux de la classe
les règles du jeu scolaire dans la construction de la personnalité
la classe : lieu de distribution des rôles

d) Projet personnel et projet de vie scolaire

s’investir à l’école par le projet personnel
vivre à l’école
de la vie à l’école à l’école de la vie

e) L’éducation à la citoyenneté concerne tous les acteurs de la vie scolaire




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